Un Miracle de Victoria Mas est le second roman de l’autrice paru aux éditions Albin Michel. Son premier titre, Le Bal des Folles, chez le même éditeur en 2019 fut couronné par le prix Stanislas et le prix Renaudot des lycéens, traduit en 25 langues, adapté au cinéma et en bande dessinée. Il faisait partie de la sélection d’automne 2019 des 68 premières fois.
Résumé
Sœur Anne, religieuse chez les Filles de la Charité, reçoit d’une de ses condisciples une prophétie : la Vierge va lui apparaître en Bretagne. Envoyée en mission sur une île du Finistère Nord balayée par les vents, elle y apprend qu’un adolescent prétend avoir eu une vision.
Mais lorsqu’il dit « je vois », les autres entendent : « J’ai vu la Vierge. » Face à cet événement que nul ne peut prouver, c’est toute une région qui s’en trouve bouleversée. Les relations entre les êtres sont modifiées et chacun est contraint de revoir profondément son rapport au monde, tandis que sur l’île, les tempêtes, les marées, la végétation brûlée par le sel et le soleil semblent annoncer un drame inévitable.
A vos chroniques, avis, retours de lecture ! En commentaire dites-nous ce qui a vous a enthousiasmé.e, perdu.e, ce qui a fait battre -ou non- votre coeur de lecteur / lectrice ! Si vous avez rédigé un article de blog n’hésitez pas à mettre le lien de celui-ci aussi 🙂
Religieuse chez les Filles de la Charité, soeur Anne « Jeune fille sans mère et trahie par son père, qui venait trouver en la Vierge ce que ses deux parents lui avait refusé, à savoir une présence, mais aussi et surtout la chasteté », décide de répondre à une mission en Bretagne suite à une prophétie. Une sœur de sa congrégation lui avait annoncé « Un rêve m’est venu cette nuit. La Sainte Vierge t’apparaîtra en Bretagne. Je l’ai vue aussi nettement que je te vois maintenant ». Entrée dans les ordres à treize ans après une enfance détruite par l’attitude de son père, sœur Anne est-elle désemparée lorsqu’elle finit par découvrir que l’apparition mariale a bien eu lieu mais que la Sainte Vierge lui a préféré un adolescent, Isaac, orphelin de mère…
Ce roman se passe de nos jours, majoritairement sur l’île de Batz, en face de Roscoff, dans le Finistère nord. Cette fiction ne pouvait que se dérouler en Bretagne, région catholique s’il en est, où les légendes pullulent et les superstitions sont tenaces. Née en Bretagne, ayant passé toute mon enfance au bord de l’Océan Atlantique, élevée au beurre demi-sel, je ne pouvais qu’être séduite et sensible par ce livre. Je confirme donc l’omniprésence du religieux, cette région longtemps terre de chrétienté, cette religion qui a imprégné la culture bretonne « Les Bretons ne défient pas la nature, ils lui obéissent. Ils ont encore le sens du sacré ». J’ai replongé avec bonheur dans l’ambiance très particulière de ce pays où les éléments sont à la fois sauvages et apaisants, les couleurs et les odeurs si caractéristiques. Victoria Mas a visiblement succombé au charme de cette région si différente des autres régions françaises, traduisant, restituant avec précision et force détails la rudesse des paysages et de ses habitants, le charme des petits ports bretons, les nuances du ciel, les côtes battues par le vent… Admirative de l’écriture de l’auteure, j’ai retrouvé un vocabulaire et des expressions typiques de la région, l’atmosphère particulière d’une île, qui, même proche du continent, reste à l’écart du reste du monde. « Au loin, Roscoff se dessinait sur la côte voisine, cette côte que les habitants de l’île appelaient la France, le continent, ce pays étranger qu’ils observaient de loin avec le soulagement ému de ne pas y vivre. »
De la rudesse dans les éléments mais également beaucoup de fragilité dans ce livre. Fragilité de trois adolescents. Au centre de l’histoire, celui qui est en extase « je vois une dame », debout sur le promontoire, face à la mer, Isaac, orphelin de mère morte dans un accident de voiture et dont le père veuf éploré ne peut lui venir en aide, lui-même en proie à un deuil impossible. « Son fils souriait, serein, comme si l’inquiétude l’avait enfin quitté, comme s’il avait trouvé ce que lui-même cherchait encore, la fin de leur tristesse ». Moins présent mais tout aussi fragile, Hugo, excellent élève mais toujours dans les étoiles, incompris et méprisé par son père, un catholique rigide et intransigeant. Et enfin, Julia asthmatique sur protégée par ses parents, touchée par « le miracle ». Ces visions – appelées aussi mariophanies – déclenchant une hystérie de masse auprès de la population locale. La ferveur populaire conduisant, comme souvent, à des comportements chargés d’irrationnel, mais qui révèlent des personnalités inattendues, allant jusqu’au drame…
Un peu de douceur et d’amour cependant avec la présence de Madenn, la restauratrice de l’île, la mère nourricière, seule figure maternelle, réellement protectrice et hélas tellement intuitive …
« Un miracle » c’est le deuxième opus de Victoria Mas après « le bal des folles », qui avait rencontré dès sa sortie un grand succès – Prix Renaudot des Lycéens, adapté au cinéma et traduit en vingt-cinq langues- . Séduite par son écriture et sa sensibilité j’attendais beaucoup de ce livre. Envoûtée par le charme de la Bretagne qui agit toujours autant sur moi – non non je ne suis pas du tout chauvine – , et même si tout au long du récit je me demandais quelle serait la chute, la surprise et la déception furent finalement au rendez-vous…
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Aucune affinité avec ce texte, en ce qui me concerne. Je n’ai accroché ni aux personnages, ni aux lieux (si belle Bretagne, pourtant), ni aux mots, je n’ai même pas réussi à aller au bout… J’espère que d’autres lecteurs seront plus touchés que moi.
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Oh mince quel dommage ! Mais heureusement que nous ne pouvons pas tout aimer en littérature !
Aviez-vous aimé son premier roman « Le Bal des folles ? » 🙂
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Sœur Anne, religieuse chez les filles de la Charité est envoyée sur l’île de Batz, où on lui a prédit une prophétie :la Vierge va lui apparaître.
Mais contre toute attente, c’est au fragile et tourmenté ado, Isaac, que la Vierge apparaît plusieurs fois.
Tél un séisme, un déploiement de sentiments contradictoires se déchaîne sur l’île bretonne comme une déflagration dans la vie paisible des habitants.
@_victoriamas_ va explorer ces apparitions et les réactions qu’elles suscitent dans la population îlienne :scepticisme, mysticisme, perplexité…
Dans cette ambiance mystique, elle questionne sur la puissance de la foi. Par son écriture percutante, fine et sensible, elle interpelle sur les apparitions mariale qui bouleversent la vie de de village.
@_victoriamas_ fait également une belle place à la puissance de la nature, la puissance des éléments, le côté sauvage de la Bretagne balayée par les vents vivant au rythme de ses légendes.
J’ai lu ce roman transportée par l’écriture poétique, précise et sincère de son auteure.
« Dès lors qu’on ne doute plus… C’est là que surviennent les miracles ».
L’avez-vous lu ?
Merci les @68premieresfois
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Bof… L’histoire et ce qu’elle cherche à dire auraient pu être intéressants. Mais j’ai trouvé ça fouillis, trop d’histoires dans l’histoire, de personnages dont on ne fait pas grand chose… Tout est effleuré. Ce n’est pas souvent que je dis ça, mais je crois que ce roman aurait dû être un peu plus long, parce qu’il ne va pas au bout de son propos. On n’a pas le temps de s’attacher aux personnages, de découvrir les lieux, d’imaginer l’histoire, que tout est déjà fini…
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Son 1er roman m’avait gentiment plu… le 2e m’a gentiment déplu… Des personnages auxquels je n’ai pas pu/su m’attacher, une intrigue mystique peu crédible, des pistes ouvertes mais jamais abouties : bref, une lecture « à l’eau tiède » me concernant. Victoria Mas m’a laissée au bord du chemin, mais je reconnais un mérite à ce roman : j’ai très envie d’aller découvrir l’île de Batz !
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Réelle déception pour ce deuxième roman de Victoria Mas.
Le déroulement de l’histoire est poussif et l’aboutissement peu crédible.
Une vraie désillusion après la belle promesse du Bal des Folles…
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Un roman auquel je ne m’attendais pas, surprenant, déterrant les mythes bretons, les jalousies et suspicions entre les familles de l’île, les vieilles histoires de disparitions, de tempêtes…………
Et sur l’île de BATZ, que de souvenirs !
Magnifique et inattendu !
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Je partage l’avis de Solenn. L’écriture est fluide mais les personnages ne vont pas jusqu’au bout de ce qu’ils pourraient vivre et partager avec nous. Victoria Mas bénéficie d’une belle réputation, pour tout un tas de raisons. Elle devra veiller à la conserver, avec un troisième roman plus fort, plus abouti. On dira que, pour le moment, son lectorat reste patient, mais il y a tant de livres qui sont publiés qu’il faut « du corps » pour rester parmi les préférés. j’en dis plus ici : http://abrideabattue.blogspot.com/2023/04/un-miracle-de-victoria-mas.html
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Voici mon avis mitigé 24 heures après avoir refermé UN MIRACLE, lu très vite.
Déjà, je dois dire que sans le cadre des 68 premières fois, je ne serais pas allée de moi-même vers ce roman, peu friande d’histoires liées à la religion, aux croyances, au surnaturel…
Le cadre, le Finistère, m’a cependant appâtée, grâce à mon origine maternelle – d’où mon prénom – et l’amour de ces lieux connus;
Donc, une approche déjà ambivalente.
Ensuite, la lecture.
Tout de suite sensible à l’écriture qui m’a immédiatement plongée dans une atmosphère et une tension prenantes, je n’ai pas lâché le livre et c’est le signe d’un vrai plaisir de lecture, grâce au talent de conteuse de l’autrice. J’ai aimé le personnage de Madenn, et les rapports entre les deux petits garçons autour des questions d’astronomie, poétiques et émouvants.
En revanche, j’ai trouvé le récit confus, j’ai eu du mal à me repérer dans les personnages et dans les lieux pendant une bonne moitié du roman ; et le dernier tiers m’a semblé de plus en plus invraisemblable jusqu’à un final que – comment en parler sans divulgâcher ? – je n’ai pas du tout apprécié.
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L’histoire est banale, l’écriture alourdie par les virgules et les reprises anaphoriques, les personnages stéréotypés. Quant à la fin…
Tout à fait d’accord avec les commentaires de Solenn, d’Armelle et d’À bride abattue. Pas sûre de m’infliger la lecture du 3e roman de l’autrice.
https://www.calliope-petrichor.fr/2023/04/25/un-miracle-victoria-mas-albin-michel/
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Une île en Bretagne, en face de Roscoff où Soeur Anne, jeune soeur victime d’attouchements paternels, s’installe avec le fol espoir de voir apparaitre la Vierge.
Hors, « l’élu » sera Isaac, jeune homme fragile, orphelin de mère et délaissé par son père, absent de la vie.
Cette apparition va déchaîner des désillusions, des jalousies et de la violence.
Deuxième roman brillant qui confirme le talent de cette jeune auteure que l’on attendait après le succès mérité du » bal des folles ».
Tous les ingrédients sont là pour réussir ce livre.
La Bretagne y est magnifiée à merveille, avec son coté puritain et ses contradictions.
La fascination pour les « miracles » allant jusqu’à générer des comportements inappropriés est relatée de façon très juste, avec une belle panoplie de personnages interessants.
On se laisse captiver par ce récit à suspens, porté par une écriture libre, poétique, maritime, un brin miraculeuse.
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J’écris ces lignes quelque semaines après avoir terminé « un miracle » et si j’avais bien aimé « le bal des folles » le premier roman de Victoria Mas, celui-ci m’a beaucoup moins emballée.
Je dois dire qu’il ne m’en reste que des bribes (le vent, l’île…) ; une pointe d’agacement aussi, ne serait-ce parce que l’affirmation « j’ai vu la Vierge », bon… Comment dire ?… Il faut une écriture incarnée et des personnages forts (surtout si ce sont des ados tourmentés ou une religieuse exaltée) pour tenir la distance devant une telle allégation, ce qui ne m’a pas semblé le cas ici.
Sans parler de la fin, que j’ai trouvée passablement improbable.
Pour autant, je suis reconnaissante à l’auteure de ne pas avoir caricaturé cette région : terre de légendes, socle de la chrétienté etc etc.
Bref, ceci fut un rendez-vous manqué, j’espère une autre rencontre avec le prochain roman de Victoria Mas.
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