Il y a quelques mois, un livre nous confiait ses impressions sur l’aventure des 68 premières fois. C’est aux lecteurs que nous donnons la parole aujourd’hui enfin à quelques-uns parce qu’ils sont plus de cent à avoir participé au moins à une édition depuis 2015, chaque session rassemblant entre 50 et 75 personnes, dont de nombreux récidivistes.
Le lecteur est souvent une lectrice et… cela se vérifie dans cette aventure où les spécimens mâles sont très minoritaires et d’autant plus choyés (n’est-ce pas messieurs ?). Certains sont là depuis le début, d’autres ont vaincu leurs appréhensions ou leur timidité et intégré le groupe en janvier. Certains ne ratent pas une édition, d’autres s’octroient des pauses pour s’adonner à d’autres littératures avant de revenir goûter aux nouvelles plumes. Ils sont aux six coins de l’hexagone et parfois même légèrement au-delà des frontières. Grâce à eux, La Poste revit et voit fleurir dans les boîtes aux lettres des colis joliment décorés et colorés. Ils lisent toute la journée ou pendant les moments de pause glanés sur leurs multiples occupations. Ils lisent à leur rythme et ce qui les réunit est une même passion pour la découverte de nouveaux auteurs, de nouveaux textes et cette secrète envie de tomber amoureux.

Parmi eux, il y a Geneviève, retraitée depuis quelques années entre Annecy et Montpellier. Joëlle, lyonnaise d’adoption et bretonne d’origine, dont la retraite récente a été l’occasion de donner libre cours à sa passion et de multiplier les activités autour du livre. Amandine, la benjamine du groupe, lilloise, férue de musique et de bon vin. Karine, lectrice du bout du monde depuis son Finistère ou encore Henri-Charles, notre homme de l’est, ancien critique littéraire qui l’exerce désormais pour son propre plaisir (et le nôtre).
Pour eux, la lecture est une passion mais qui ne se traduit pas tout à fait de la même façon. Geneviève confie son rapport charnel aux livres « Si j’aime la lecture, j’aime encore plus les livres. J’aime tourner les pages, sentir le papier, découvrir la typographie, la mise en page. » , tandis que Karine en parle comme d’une promesse « Les livres sont des émois, des voyages, des coups de poing, des cœurs serrés, consolés ». Si Joëlle se dit boulimique depuis toujours et Henri-Charles passionné depuis ses premiers « bibliothèques vertes », Amandine avoue que cette passion n’était pas innée, la lecture a longtemps été une contrainte imposée par les études, jusqu’à la révélation. Depuis, « les livres sont devenus un moyen de me cultiver, de m’évader, de m’enrichir sans cesse et surtout de pouvoir partager ».
C’est grâce aux réseaux sociaux qu’ils ont connu l’aventure des 68 premières fois, soit via l’appel initial de Charlotte en 2015, soit par des blogueurs participant qui évoquaient leur parcours et leur ont donné envie de s’y essayer à leur tour.

S’ils viennent pour découvrir de nouvelles plumes (« c’est excitant » nous dit Amandine, « C’est un peu comme être le premier à poser ses pas dans de la neige fraîche » confie Geneviève, « c’est une vraie satisfaction de prendre un auteur à la source et de le mettre en lumière » se réjouit Henri-Charles), ils restent pour les échanges, les amitiés qui se créent entre lecteurs voire parfois avec les auteurs. Pour Joëlle, « les échanges avec les autres membres, les petits mots joints aux envois, les rencontres avec d’autres passionnés qui débouchent parfois sur de belles amitiés » voilà ce qui l’attache à ce groupe. Geneviève ne dit pas autre chose : « il (ce groupe) est devenu ma famille, les échanges, les attentions, l’amitié au-delà des points de vue divergents… ». Quant à Henri-Charles, il trouve dans l’aventure le moyen de pallier la relative solitude du blogueur en l’intégrant dans une sorte de famille.

Reste l’écriture de la chronique. Pour les blogueurs rompus à l’exercice il y a parfois une difficulté à parler d’un livre que l’on n’a pas apprécié ou, au contraire, qui a provoqué un trop plein d’émotions. Amandine avoue qu' »il n’est pas toujours évident de trouver les mots justes surtout pour parler d’un premier roman qui est aussi une première naissance ». Mais c’est encore plus compliqué pour les novices. Karine parle d’« un cœur battant, de la pression que je me mettais toute seule à l’idée de mal faire » ou encore de la difficulté d’« assumer et autoriser ma parole comme légitime dans ce qu’elle a à dire et donner de soi ».
Quand on interroge les plus anciens sur leurs meilleurs souvenirs de l’aventure, beaucoup citent la soirée de clôture de l’édition 2016 en décembre dernier en compagnie d’une douzaine d’auteurs. Des rencontres précieuses, du temps pour se parler, des coups de cœur littéraires qui se transforment parfois en coups de foudre amicaux, des relations qui pour certains continuent sur les réseaux sociaux ou à l’occasion de salons du livre sur lesquels les lecteurs des 68 premières fois se pressent toute l’année, munis de leur outil de reconnaissance, le fameux sac.

Les 68 premières fois… une drogue ? « Je ressens une petite dépendance à cette aventure, à regarder chaque jour dans ma boîte aux lettres quelle surprise m’attend, ouvrir l’enveloppe comme s’il s’agissait du matin de Noël, découvrir les petits mots toujours adorables des aventuriers(ères) et voir quel nouveau roman m’attend ». On dirait bien qu’Amandine a attrapé le virus…
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Merci infiniment à Geneviève, Joëlle, Karine, Amandine et Henri-Charles d’avoir pris le temps de répondre à quelques questions. Nous aurions aimé publier leurs réponses de façon exhaustives mais il faudrait plutôt songer à en faire un livre… Leurs chroniques sont à découvrir au fil des pages de ce blog, tout comme celles des autres lecteurs tout aussi passionnés et inspirés.
Vous pouvez également découvrir leurs blogs respectifs : leslivresdejoelle, macollectiondelivres, livresselitteraire et le petit dernier memo-emoi créé par Geneviève qui a pris goût à l’écriture de chroniques.
Les 68 premières fois, voila qui ferait un excellent titre de roman ! 😉
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Tout à fait d’accord! TLivres TArts allez!
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Je suis une « Geneviève » et je reprends volontiers à mon compte les mots d’Amandine: »
Les 68 premières fois… une drogue ? « Je ressens une petite dépendance à cette aventure, à regarder chaque jour dans ma boîte aux lettres quelle surprise m’attend, ouvrir l’enveloppe comme s’il s’agissait du matin de Noël, découvrir les petits mots toujours adorables des aventuriers(ères) et voir quel nouveau roman m’attend ».
Pourtant avec mon association de livres voyageurs je vois passer des milliers de livres. Mais cette aventure là est chère à mon coeur.
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