“ C’est une histoire de pulsation. Une certitude physique qui mute en pensée. Ça me traverse, dans la cuisine, alors que tu es là, juste derrière moi. À peine un mètre nous sépare. Nos corps s’activent pour préparer le repas et nos cœurs étrangement battent plus qu’à l’ordinaire”.

Ce roman, je l’ai commencé un soir en me couchant à 23h pour le renfermer une heure et demie après. Ce roman est d’une telle intensité qu’il m’a été impossible de pouvoir le lâcher avant la fin. Ce roman est un hymne à la vie, à l’amour, à la force, à la foi en l’autre. Ce roman est puissant. Ce roman est beau. Ce roman est touchant. Ce roman est sensible. Ce roman est fort. Ce roman est percutant. Ce roman est une histoire vraie, l’histoire de Hyam Zaytoun qui a eu la force, la détermination, le sang froid de sauver son compagnon en pratiquant un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Hyam est une héroïne qui raconte avec ses mots, avec sa sensibilité, avec son amour, cette nuit bouleversante et tous les jours qui ont suivi. Hyam raconte comment elle a fait ce massage car elle a déjà connu cette scène; elle raconte ses enfants et leur calme sûrement dicté par le propre calme de leur mère, elle raconte les soins intensifs, le personnel médical; elle raconte le soutien de ses proches, familles et amis; elle raconte son amour pour son compagnon; elle raconte sa force incroyable pour l’aider, le soutenir, lui donner la force de se battre. Hyam a écrit tous les mots justes au bon moment, sans fausses notes. Hyam écrit une partition, sa partition de cette nuit qui aurait tellement pu être si dramatique. Hyam livre ses émotions, ses sentiments, sa volonté, tout ça avec une telle délicatesse que son lecteur ne peut qu’en être touché assurément. Il y a tant d’amour dans les phrases de « Vigile ». – Sybil Lecoq
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Hyam Zaytoun est comédienne. Son métier est de dire les mots des autres, se mettre en pleine lumière pour leur donner vie : « Et l’on a perdu toute pudeur, parce que les mots sont écrits par d’autres et c’est comme un costume que l’on prend pour mieux se dévoiler ». Mais pour la première fois, Hyam Zaytoun nous offre ses propres mots. Elle dit l’effroi, l’angoisse. Elle dit les gestes malhabiles pour faire reculer la mort. Elle dit la peur. Avec beaucoup de douceur, elle nous montre la fraternité des compagnons de théâtre, la présence solide des voisins, des amis, de la famille. Tant d’amour condensé dans un si petit livre. Si peu de mots. Pas un en trop. Aucun ne manque. Affluent les souvenirs des jours heureux, quelques photographies. La photo porte cela en elle, une réponse à la mort, retarder l’oubli, garder les visages : « Oui c’est toujours toi derrière l’objectif et toujours moi devant. J’aurais dû t’immortaliser mon amour ». Désormais, Hyam Zaytoun est aussi écrivaine. Avec élégance et simplicité, elle se dit, elle, son histoire, et elle nous parle de nous. De nos peurs viscérales, de nos espoirs, de nos luttes. Elle nous dit qu’on aime et qu’on a peur. Qu’on a peur justement parce qu’on aime. Il ne faut pas avoir peur. Il faut vivre sans attendre. – Céline Bret
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Il y a la douleur, violente, celle qui serre son cœur à lui, le broie, l’écrase, le coupe de la vie. Il y a celle aussi qui saisit son cœur à elle, l’épouvante, la terrifie, lui coupe le souffle rien qu’à l’idée de devoir continuer sans lui.
Il y ces gestes qu’elle fait d’instinct pour que le fil ténu de leur vie à tous deux ne se rompe pas. Masser son cœur sans mollir, lui parler sans faillir, l’entourer sans faiblir, se rappeler, se souvenir…et puis lui tenir chaud de tout l’amour possible en rassemblant autour de lui tous ces autres dont le cœur bat pour relayer le sien.
Il y a la nuit où se noue l’angoisse et les jours suspendus en attente de lumière.
Et puis il y a les mots de Hyam Zaytoun devenue vigile, gardienne de son amour et de sa vie, les mots d’une femme amoureuse, endolorie et pudique, les mots d’une comédienne, femme d’oralité et de respiration. Le cœur tremblant mais la parole ferme, elle a su prendre le temps et la distance nécessaire qui fait de ses lecteurs des spectateurs, non des voyeurs. Elle a su réécrire ses souvenirs pour faire de sa douleur une expérience universelle et touchante, une histoire sombre et lumineuse, belle et poignante comme un très bon roman. – Magali Bertrand
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Il s’agit davantage d’un récit que d’un roman. le récit d’une femme dont le mari sombre dans le coma après un arrêt cardiaque. Entre gestion de la situation présente, souvenirs du couple, crainte de l’absence définitive ou du handicap, c’est en quelque sorte le flux de pensées qui accompagnent chaque geste à partir du moment où l’absence perfore le quotidien. L’écriture est simple, factuelle, sans effets autres que celui de vouloir transmettre au plus près, au plus juste, une expérience singulière. Ce que l’auteur réussit remarquablement. J’ai cependant gardé un certain détachement tout au long de ma lecture, car, justement, il me semble que ce vécu qui appartient à la narratrice, ne s’écarte jamais de l’intime, ne s’épanouit pas dans une réflexion ou un cheminement plus ample. J’ai eu l’impression de lire un témoignage, certes très émouvant, sensible et bien écrit, mais sans mouvement vers le lecteur. A quoi cela tient-il ? Peut-être à la forme de la narration qui s’adresse à cet homme aimé ? Comme un dialogue où ne reste qu’une seule voix et dans lequel il m’a semblé être intruse.- Sophie Gauthier
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Une écharpe parfumée, la présence de proches et d’amis, et des mots. Des mots d’amour. Ses mots à elle qui sans relâche parle à Antoine son compagnon, victime d’un arrêt cardiaque et plongé dans un coma artificiel…
L’auteur comédienne, scénariste, avec ce texte nous entraîne dans l’intimité d’un couple à un moment très particulier: lui, dans l’antichambre de la mort, elle, accrochée à l’espoir, de toute la force de son amour malgré l’angoisse, les doutes …et s’il ne s’en sortait pas ?
Avec une très grande délicatesse, une grande pudeur, mais aussi une économie remarquable de mots, elle raconte la nuit où tout a basculé et les jours suivants. Le sang-froid et la lucidité. La force puisée au plus profond de ses sentiments. Ces jours où elle se fait garde du corps, vigile. Infiniment juste, c’est un très beau récit à l’écriture fluide et maîtrisée, un chant d’amour …
J’ai connu ces heures de veille où la vie est suspendue au souffle de l’être aimé, j’ai été ce garde du corps, ce vigile et ce récit ne pouvait que me toucher… – Catherine Dufau
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Comment décrire en quelques pages, la peur, l’angoisse et le combat d’une femme qui se raccroche à tout pour ne pas penser au pire mais aussi l’amour et l’espoir. Ce livre se lit dans un souffle, comme l’autrice, on retient sa respiration pendant toute la lecture et on espère.
Ce récit est une ode à l’amour et à la vie, plein de poésie et d’émotion. – Ana Pires
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Quelle émotion dans ce livre, quelle ode à la vie à l’amour !
Ce premier roman de Hyam Zaytoun est plutôt le récit d’une femme qui sauve son mari d’une crise cardiaque mais rien n’est encore joué.
Lors de cette période de coma, on vit le quotidien, on veille à l’hôpital avec elle. Durant cette période elle retrace leurs vies passées, leurs quotidiens avec 2 enfants en bas âge. On se met tout de suite à sa place comment survivre, vivre quand ton bonheur bascule dans un cauchemar soudain ?
Le livre est court, d’une écriture simple mais il retranscrit tel quel les sentiments, les émotions de chacun .
Est-ce dans ces moments-là que l’on se rend compte de ce que l’on a ?
La peur de perdre nous ramène-t-elle à la vie ?
Je recommande fortement ce livre , et j’avoue j’ai pleuré … – Gwen Moyon-Beaujean
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« Vigile » de Hyam Zaytoum « Histoire de pulsation » est un témoignage bouleversant. L’auteure va vivre en une nuit le passage d’une sérénité à un cauchemar sans fin. Son compagnon est victime d’une crise cardiaque. Plongé dans le comas ce dernier flanche. La puissance des mots puise son intensité dans la douleur, dans l’irrévocable. L’encre est de doute, d’attente et de crainte. Le lecteur malgré la compassion pour l’auteure a du mal à se frayer un chemin dans cette turbulence. Ce récit est de courage et de peur. Le basculement entre l’avant et l’après est un gouffre abyssal. Ce récit très intime, sombre est touchant. Cependant, il ne reste rien après le point final. Il n’est pas nourricier. Il faut le lire dans cette contemporanéité évènementielle. En sachant que « Vigile » peut tout de même apporter un baume, un espoir, une expérience similaire pour le lecteur potentiel et concerné, mais rien de plus. Le direct de « Vigile » est trop fort, le pathos trop criant. A lire quand tout va bien. – Evelyne Leraut
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Dans son premier roman, Hyam Zaytoun raconte sa nuit de l’horreur, celle où elle a failli perdre son compagnon, il y a 5 ans. Aujourd’hui, elle pose des mots, nous déroule l’expérience douloureuse de l’arrêt cardiaque. Ses mots sont tendres, amoureux pour faire face à l’impensable : la mort. Comment l’affronter ? Est-ce réversible ? Quels gestes faire ? Quel avenir sans lui ? Autant de questions que l’autrice se pose, en une fraction de seconde pour se préparer au pire. Il y a aussi l’après. Cette chambre d’hôpital, froide, rythmée au son du moniteur cardiaque, ballet incessant de personnel médical. Cet après sur un lit, tel un légume en fin de vie. Elle l’a vécu, subi, encaissé avec l’espoir de le voir ouvrir les yeux, de l’entendre lui dire je suis là, tout va bien.
Vigile est un récit intimiste. Hyam Zaytoun trouve les mots pour raconter l’urgence de vivre. Elle parvient à nous faire aimer et savourer chaque moment de la vie nous laissant comprendre que ceux-ci ne tiennent qu’à un fil. C’est aussi la plus belle déclaration d’amour. Lors de courts passages elle nous offre leurs souvenirs, nous immisçant dans ce couple de comédiens complémentaires. La force d’être deux. L’envie de lutter. D’être fort et d’avancer. « – Je suis ta vigile, ton garde du corps… » Vigile est une leçon de courage pour l’être aimé. Réussie avec brio par Hyam Zaytoun. – Heliena Gas
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Serai-je capable, moi aussi, de l’identifier cette pulsation qu’évoque Hyam Zaytoun, annonciatrice du drame à venir ? Une sensation l’ayant mise en état d’alerte au point d’être réveillée en pleine nuit par une sorte de bruit de moteur, « un vrombissement de bouche » émanant de son conjoint. Il est en réalité en arrêt cardiaque. Il aura fallu cinq ans après le cauchemar vécu cette nuit-là pour que l’auteur raconte le déroulement des faits et les jours qui ont suivi. Dépassant le simple récit, Hyam Zaytoun signe ici une puissante déclaration d’amour qui, au-delà de l’envie irrépressible de vite se former aux gestes de premiers secours si ce n’est déjà fait (!) saisit à de multiples égards.
Il y a d’abord cette force qui surprend, celle d’une femme qui dans l’urgence, procède aux gestes indispensables durant trente longues minutes, maintient en vie son amoureux du bout des doigts, dans une sorte de transe en attendant l’arrivée des secours, sans paniquer, alors même que débarquent les deux enfants dans la chambre du drame. Hyam Zaytoun relate avec pertinence la palette des sentiments éprouvés durant ce laps de temps où tout se joue, passant de celui d’abandon au découragement, puis à la colère et aussi à la culpabilité. Ce qui étonne à la lecture de ce récit, c’est la détermination dont la narratrice fait preuve. Lucide quant à la faible probabilité que son conjoint survive après un aussi long arrêt de son cœur, elle ne baisse pourtant à aucun moment les bras et organise très vite, de manière incroyable, son séjour à l’hôpital. Sereine, alors même qu’il est sur la table d’opération, elle prend le temps de prévenir l’ensemble des personnes susceptibles de les soutenir tous les quatre, famille, amis, école, et convoque ainsi autour d’eux une force qui va totalement la porter.
Vigile déterminée et ignorant l’état de conscience exacte dans lequel est plongé son mari, elle s’installe auprès de son homme et lui joue leur vie, entre douces paroles et caresses : leur rencontre, leurs enfants, leur passion commune pour le théâtre. Une veille aux allures de renaissance à la vie et le parallèle apparaît d’ailleurs à plusieurs reprises au cours du récit : pour commencer au moment même du massage cardiaque où les mains d’Hyam tentent d’insuffler la vie et qui évoquent chez elle la première fois où elle a donné la vie : « Souffler, inspirer… », une histoire de rythme, celui qui nous lie à quelque chose de tangible alors même que tout apparaît incertain.
« De la nuit où tu es, je veux te ramener au jour, oui te remettre au monde. Mon Eurydice ».
Et sans cesse la littérature venant ponctuer son récit. Paul Claudel, Racine, ou encore Du Guesclin s’invitent ainsi dans ce chant d’amour dont on ignore jusqu’aux toutes dernières pages quelle en sera l’issue, qui ne sera évidemment pas révélée ici !
Cette lecture m’en a aussi rappelé d’autres, en particulier « Camille, mon envolée » de Sophie Daull (Éditions Philippe Rey), un récit poignant qui m’a énormément touchée où l’auteur relate les derniers moments de la vie de sa fille unique, âgée de 16 ans, emportée par un virus en quelques jours. Là aussi elle a utilisé la deuxième personne du singulier pour décrire de manière quasi chirurgicale le déroulement des faits, à partir du moment où tout s’emballe. Autre référence littéraire, « Palladium » de Boris Razon (Stock) où l’auteur, victime du syndrome de Guillain-Barré atypique, affection auto-immune touchant le système nerveux périphérique, évoque la période pendant laquelle il s’est retrouvé entièrement paralysé. Dans l’impossibilité de communiquer, son esprit n’était quant à lui pas totalement au repos. Ce livre évoque ses hallucinations et ses visions de manière étonnante. Une personne plongée dans le coma, artificiel ou pas, est tout de même susceptible d’entendre, de ressentir ce qui se passe autour d’elle. Et la démarche d’Hyam Zaytoun prend évidemment tout son sens dans cette perspective.
Vous l’aurez compris, ce livre ne reflète en aucun cas un travail de deuil, même si nous n’en sommes jamais loin. En effet, la narratrice dit se préparer au pire, depuis toute petite. Et tout comme elle, je l’imagine aussi parfois pour l’avoir expérimenté, la vie est ainsi faite : des moments de bonheur intenses, alternant avec des périodes nettement plus sombres contre lesquelles nous ne pouvons rien, à part peut-être les anticiper, sans pour autant tomber dans le morbide. Que ferais-je s’il ne revenait pas entier d’une énième randonnée au milieu des montagnes ? Quelles seraient mes priorités ? Comment m’y prendrais-je pour préserver le bonheur de mes enfants ? Sur qui pourrais-je réellement compter ? Serais-je capable d’être cette « Vigile », trouver en moi les ressources indispensables pour faire face ?
J’ai été bouleversée par ce récit de Hyam Zaytoun pour la force qui s’en dégage, et pour cette qualité que recèlent certains bons livres et à laquelle je suis très sensible : évoquer une histoire personnelle d’une manière si intense qu’ils rejoignent des préoccupations plus universelles. Un livre que je recommande vivement. – Julie Vasa
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Dans ce roman/témoignage on suit Hyam Zaytoun, la nuit où l’horreur commence. Son mari fait un arrêt cardiaque et à partir de là, tout se bouscule. Le quotidien devient la lutte, la peur, les hôpitaux, les coups de téléphone… Au fil de ce roman, le lecteur est, je pense, confronté à ses plus grandes peurs : la perte de l’être aimé. C’est typiquement le genre de livre a lire d’une traite, il se vit. J’ai eu un véritable sentiment d’immersion lors de cette lecture. J’ai du lever les yeux du livre quelques fois pour ne pas être prise par les émotions. Malgré la difficulté des sujets abordés, l’écriture est fluide et claire, poétique même.
C’est le genre de livre vers lequel je ne me serais pas penchée sans les 68 premières fois, je ne suis pas très portée sur les témoignages. Je reconnais la force et l’écriture de celui-ci. J’admire également le courage de l’auteure. Merci pour cette lecture. – Marion Catherinet
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Le premier roman autobiographique de Hyam Zaytoun « vigile » est une véritable déferlante d’émotions du début à la fin. La narratrice écrit une déclaration d’amour tout en délicatesse à l’homme de sa vie, le récit du coma qu’il a subi cinq ans auparavant, suite à l’accident cardiaque dont il a été victime. Elle se remémore cette période intense et désespérée. Elle partage avec le lecteur ses pensées intimes depuis la découverte de l’accident jusqu’à l’issue de cette terrible expérience. Nous suivons pas à pas les sentiments qui la submergent. Elle se bat tout d’abord pour maintenir son compagnon en vie, en lui prodiguant un massage cardiaque, en attendant les secours. Elle tient la vie de l’homme aimé être ses mains, ce qui lui rappelle l’accouchement. Quel courage ! Quelle lucidité !
Ensuite, comment annoncer l’accident à la famille, aux amis et protéger leurs deux jeunes enfants ? Comment se comporter à l’hôpital, face à son compagnon entre la vie et la mort ? La vie peut-elle vaincre, malgré les mauvais présages d’Orphée et d’Eurydice ? Hyam Zaytoun offre de belles références littéraires de Racine, Claudel à la mythologie grecque.
Ce roman est une déclaration d’amour intense , un cri désespéré pour que la vie continue comme avant. Je suis sortie bouleversée de cette lecture poétique. Ce roman est une grande réussite et utile. Il nous rappelle que la vie est courte et qu’il faut maintenant profiter de ceux que nous aimons. Un immense coup de cœur pour moi. – Sandrine Bourgeois
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Je dois probablement être insensible… Au sujet de ce premier roman, je n’ai lu jusqu’à présent que des critiques dithyrambiques alors que je vais émettre un avis assez différent. Pourquoi ? Parce que j’ai ressenti une espèce de malaise ; peut-on écrire sur l’autre, sur son partenaire, alors que celui-ci est à la limite de la mort ? Cet écrit ne devait- il pas rester intime ?
L’auteure se décrit comme une jeune femme fragile et souvent maladroite. Pourtant, alors que son compagnon fait une crise cardiaque, elle va réussir à lui faire un massage cardiaque de trente minutes afin de relancer son cœur. Les secours arrivent, l’hôpital, le coma, les questionnements : va-t-il survivre ?
Hyam Zaytoun va raconter ces moments, de la crise à la fin d’hospitalisation. Des moments de peur, de doute, de tristesse infinie, durant lesquels on compte sur les amis pour nous guider et pour espérer une aide ultérieure au cas où…
Elle raconte les étapes du cheminement de son esprit, entre illusions, espoirs et côtés pratiques de la vie. Les souvenirs affluent, apportant dans leur sillage l’impression de ne pas en avoir fait assez pour l’être aimé : « Oui je me sens soudain si coupable. De ne t’avoir pas protégé, pas assez aimé, pas assez regardé. »
Le texte est très aéré ; je lui reprocherais même d’être trop éthéré. J’aurais souhaité davantage de contenu à la place de bribes de narration.
Bref, je pense être passée à côté de ce premier roman. – Valérie Lacaille
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Tout de suite, la posture de l’auteure me plait : elle annonce un « récit » et non pas un roman pour un texte très court qui se dévore en une soirée et elle explique son titre avec les définitions du dictionnaire… En effet, je me plains souvent que certains romans sont trop brefs pour mériter cette classification quand il s’agit plutôt de longues nouvelles ou de contes… et lorsqu’un titre m’interpelle, c’est le genre de recherche que j’entreprends…
Dans un récit intense, intimiste et épuré, Hyam Zaytoun nous raconte des évènements survenus dans sa famille il y a environ cinq ans quand son compagnon, victime d’un infarctus est resté « entre la mort et la vie » quelques jours… C’est quelque chose qui peut arriver à tout le monde. Cela peut toucher plus ou moins selon le vécu de chacun.
Ce qui m’a frappée dans ce récit, c’est le côté théâtral, esthétique ; le récit est un long monologue… Une femme, seule en scène, raconte, se raconte. L’auteure livre une magnifique déclaration d’amour à l’homme qui partage sa vie. C’est beau, à la fois sombre et solaire… écrit pour être dit, lu à haute voix.
Naturellement, j’ai aimé l’univers référentiel entre Roméo et Juliette et Orphée et Eurydice…
Vigile est un très beau texte, un témoignage, un cadeau. Merci Hyam Zaytoun. – Aline Raynaud
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Ce que j’aime dans la lecture c’est aussi son côté imprévisible.
Vigile, j’attendais de le lire depuis sa sortie. Parce que Le Tripode (une de mes maisons d’éditions préférées). Parce que le sujet (veiller le corps de l’être aimé).
Je pensais adorer ce livre. Je pensais être bouleversée par l’histoire (une femme est confrontée violemment à l’AVC de son mari et ses conséquences) et l’écriture.
Ça n’a pas fonctionné sur moi. Le roman est bien écrit, les personnages sont cohérents et crédibles. La situation vécue est bouleversante. Alors je ne comprends pas trop ce qui m’a laissée sur le côté. Mais je n’ai pas été touchée par ce texte. Le pourquoi me reste un peu mystérieux.
C’est un peu comme les rencontres avec les gens. Quelquefois, sur le papier, on pourrait croire que ce sera évident. Mais ça ne l’est pas (là ou quelquefois, l’évidence te saute à la figure alors que ce n’était pas gagné).
Je crois que c’est aussi ça qui me plait dans la lecture : on ne sait jamais ce qui peut se passer. Une autre version de la métaphore chocolatier de Forrest Gump quoi. – Hélène Goelen
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Tout d’abord la polysémie du titre, avec des définitions tellement pertinentes et éclairantes pour la lecture du roman,
Ensuite un ton, nouveau sans apitoiement, d’une femme qui aime bouleverse et se bat pour l’homme qu’elle aime,
Mais surtout, une narration au couteau, un « tu » qui embarque le lecteur dans sa tristesse d’émettre l’hypothèse de vivre sans les personnes qu’on aime…
La vie d’une femme en accéléré, une crise cardiaque qui fait battre le cœur plus fort de celle qui reste, face à ce drame qu’elle conjure grâce à l’art et l’amour parce que c’est ce qu’elle sait faire.
J’ai été éblouie par la virtuosité des mots, de l’urgence de ce livre. J’en attendais beaucoup et je n’ai pas été déçue, j’ai juste serré plus fort mon amoureux dans mes bras depuis ce jour-là… – Delphine Palissot
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Ces jours interminables face au coma de celui qu’on aime victime d’un infarctus, sont racontés par Hyam Zaytoun avec beaucoup de douceur alors que tout est bouleversé. J’ai vécu intensément chaque instant de cette part de vie interrompue, avec cette impression de vivre dans l’attente et l’inquiétude, de ressentir cette tension insupportable.
Le récit est court mais à la fois il impose d’être lu en une respiration pour saisir l’intensité du moment.
J’ai admiré la force de la narratrice, sa dignité, le refus d’abandonner et la volonté de se battre jusqu’au bout. Se battre pour l’autre, se battre pour soi, se battre par amour, pour encore construire des souvenirs communs.
Ce livre est à lire pour son intensité, son urgence, dans une écriture belle et délicate, pour l’amour qui jaillit du texte et fait frissonner le lecteur par sa capacité sans limites à résister, et pour constater la fragilité de nos vies et la nécessité de la vivre pleinement… – Sandra Moncelet
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