La guérilla des animaux – Camille Brunel

« Papa, que le vieux l’emporte à la fin du Vieil homme et la mer est une tragédie, sais-tu seulement combien d’espadons il reste sur Terre ? Et combien de vieux ? Je serai toujours du côté du harponné et je ne veux pas seulement retrouver ma liberté : je veux attirer le vieil homme dans l’eau, lui percer l’estomac et l’abandonner aux requins – servir de nourriture sera probablement ce qu’il aura fait de plus sain dans sa vie.« 

La guerilla des animaux

« Nous ne nous mettrons à défendre les animaux qu’après avoir compris qu’il ne nous reste aucune chance. Tant que nous nous soucierons de la faim et de la pauvreté dans le monde, nous ne nous soucierons jamais autant qu’il le faudrait de ce qui n’est pas nous. Tu sais comme on est heureux lorsqu’au plus profond du malheur, on a l’occasion de passer quelques heures avec un enfant ? Et comme l’enfance intéresse peu les adultes carriéristes ? L’écologie est un souci puéril, elle cherche à défendre l’enfance de la Terre, sa virginité, sa peau douce, son regard pur comme l’air des Pôles. Il faut plonger l’humanité au plus profond du malheur. Lui faire perdre la foi en sa puissance positive. Car je ne la crois capable que de détruire, même quand elle croit faire le bien.« 
Voilà un livre comme il est bon d’en lire.
Non, il ne vous fera pas de bien. Car il bouscule, nous pousse dans nos retranchements, nous force à réfléchir. Il nous projette de plein fouet dans un futur tellement proche qu’il en est complètement réel.
Le roman s’ouvre en Inde sur une scène de braconnage. Isaac assiste à la scène et tue la chasseuse de tigres. Nous suivrons ensuite la naissance d’une guerre nouvelle, menée par Isaac et les activistes qui traverseront sa vie. Des happening de Greenpeace aux actions en théorie non violentes de Sea Shepherd, Isaac se lance tout entier dans cette lutte pour les droits des animaux, dont la pêche au harpon et les abattoirs ne sont que la partie visible de ce qu’on leur inflige. Le combat prendra une autre tournure lorsque Isaac comprendra que ce n’est pas suffisant et qu’il doit aller plus loin en menant la première ‘guérilla des animaux’ : à travers des actions collectives, dans tous les pays du globe, tuer des hommes pour sauver des animaux et leur rendre leur place.
Ce livre n’est ni un essai ni tout à fait un roman, car il nous place dans une réalité si proche de la nôtre que nous sentons que son personnage, même s’il est extrême, nous parle de nous, de notre société, et des choix que nous faisons aujourd’hui pour demain. À cette réflexion stimulante et nécessaire, il faut ajouter la portée poétique de ce livre. Dans son autoportrait à la fin de l’ouvrage, Camille Brunel définit son propre rapport aux animaux: « Ce bonheur, qui est le comble de l’existence, n’a rien à voir avec mon espèce, ni ma pensée conceptuelle. C’est la vie, sans la violence. » Je vous assure qu’après la lecture de cette scène incroyable, un face à face entre une ourse affamée et une militante proche d’Isaac, moment de tension, de violence inouïe mais d’une poésie extrême, vous saisissez plus que jamais la force de ce livre. – Amélie Muller
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Le roman démarre puissamment – on pourrait même dire violemment- dans la jungle indienne par l’exécution de braconniers, assassins d’une tigresse prête à accoucher, et je connais plusieurs personnes qui n’ont pas pu le lire jusqu’au bout, tant le propos est dérangeant. Ce n’est pas mon cas parce que la démonstration de Camille Brunel est irréfutable : « Tant que nous nous soucierons de la faim et de la pauvreté dans le monde, nous ne nous soucierons jamais autant qu’il le faudrait de ce qui n’est pas nous. Nous ne nous mettrons à défendre les animaux qu’après avoir compris qu’il ne nous reste aucune chance « .
Ce roman est bouleversant. Il donne envie d’agir avant même de l’avoir terminé. Je n’ai d’ailleurs pas perçu de prime abord qu’il s’agissait d’un récit d’anticipation se situant vers 2045 tant les arguments me semblaient « actuels ». Peut-être parce que j’ai immédiatement pensé au roman de Jonathan Safran Foer,  Faut-il manger les animaux ? que j’avais chroniqué il y a bien longtemps et qui m’avait interpelée sur le sujet, avec pour conséquence de modifier considérablement ma manière de me nourrir.
J’ai eu l’opportunité d’échanger avec l’auteur dont j’apprécie beaucoup les idées qu’il défend avec intelligence et courage. J’ai cependant regretté que le roman s’essouffle dans la seconde partie … signe peut-être que la cause serait « effectivement » perdue. De ce fait, et alors qu’on dit ça et là que ce livre plait ou déplaît sans mesure je me trouve dans une position plus nuancée.
J’ai eu envie d’adhérer à la cause qui me semblait légitime, et puis j’ai été « épuisée » par la succession « jamesbondesque » des actions basculant dans une fiction irréaliste et par la comparaison audacieuse du comportement des humains à celui « des nazis en territoire occupé ». On ne peut pas admettre qu’un baleinier soit mesurable à Auschwitz. Que les élevages industriels pratiquent tous « des méthodes d’exécution inventées dans les camps », même si une telle affirmation culpabilise avec efficacité, ce qui est le premier objectif de l’auteur envers ceux qu’il appelle « les carnistes ». Ni que le public d’un parc aquatique mérite d’être exécuté. Et pourtant le réquisitoire terrifiant que fait Isaac dans les pages suivantes est très juste. Et je n’approuve pas davantage son père de couper les ponts avec lui après l’avoir entendu s’exprimer.
Je veux bien croire que la défense de la cause animale ne soit pas un combat politique. Il est davantage que cela, mais je ne peux pas cautionner la guerre, y compris dans une œuvre de fiction. Il est important d’ailleurs de savoir que Camille Brunel n’est pas adepte de la violence dans sa vie quotidienne.
Au-delà de ces réserves, le livre recèle une force démonstrative, quasi pédagogique (ce n’est pas un hasard si l’auteur place Isaac en situation de faire des conférences devant des auditoires variés). Parce qu’il est vrai « qu’une panthère qui a le cancer (…) ne viendra pas se plaindre et que dans la nature personne ne la soignera » (dans un parc animalier elle serait peut-être guérie mais les vegans condamnent ces endroits comme toute forme d’exploitation, y compris sans doute des animaux dits « domestiques »). « On essaie de sauver les animaux menacés de braconnage, mais pas ceux que l’environnement anthropisé a rendu malades … et qui meurent silencieusement. (…) Il n’y a pas de statistiques pour vérifier combien de baleines bleues sont décédées des suites de tumeurs cerveau. »
Je crois volontiers que les sonars que nous utilisons font aux cétacés l’effet de hurlements. On se doute des conséquences des dégazages en mer (forcément illégaux). Et on devine qu’on nous ment souvent sur l’origine de la viande … mais sont-ce des motifs à légitimer un militantisme meurtrier ?  La survie animale est-elle ennemie du genre humain ? « On ne peut plus espérer sauver les deux » nous apprend Camille Brunel. On voudrait croire que non.
Une cause, aussi juste soit-elle, autorise-t-elle le recours à la violence ? On frissonne à lire qu’il faudrait » militer comme on tue: sans ambages, industriellement ». Il est pourtant exact de considérer que nous avons commencé à consommer de la viande quand nous avons eu l’opportunité  de modifier notre régime alimentaire et que l’homme moderne « chasse désormais dans les supermarchés des animaux morts ». On repense aux Black Panthers dont les actions se déroulaient toujours dans le respect des lois en vigueur aux Etats-Unis (leurs membres brandissant le code civil). Et on apprécie (mais les lecteurs qui auront refermé le livre avant de le terminer ne le sauront pas) que Camille Brunel condamne qu’on puisse envisager de tuer des humains au nom du veganisme.
Isaac Obermann (un patronyme que l’on entend comme un cri sauvage et canin) veut agir pour les animaux à l’instar de ce qui est fait pour les humains, en leur réclamant des droits, ce à quoi je ferais observer que bien des peuples indiens d’Amérique du Nord n’en ont pas bénéficié, parce que la découverte n’est pas nouvelle : l’homme est un loup pour l’homme. Alors a fortiori pour les animaux. La question est donc posée, à savoir qui, de l’homme ou de l’animal il est le plus urgent de sauver … puisqu’il semble acquis que les deux ne pourront plus coexister.
Une chose est certaine en tout cas, on ne peut pas s’apitoyer sur le sort des animaux et ne rien changer à notre mode de vie. Fin observateur de nos travers, l’auteur pointe (p. 206) l’aberration de notre façon d’aimer les animaux : « la majorité ne regardent ce qu’ils ont devant les yeux qu’à travers leurs écrans. Il passent plus de temps à regarder les images qu’il sont en train de produire que les animaux eux-mêmes. En somme, ils négligent la différence entre un animal véritable et un animal numérique ». – Marie-Claire Poirier (A bride abattue)
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Un roman très engagé pour la défense des animaux et de leurs droits.
Le point de vue extrême de l’auteur m’a d’abord séduite, puis dérangée, puis séduite encore. Une lecture en demi teinte quant au sujet mais pas sur le style très bien construit. On comprend parfaitement l’engagement d’Isaac suite au choc violent qu’il vit dans la jungle au tout début du roman.
Je regrette un peu une vision très noire et désespérée de l’humanité et le carnage final qui pour moi n’a pas vraiment de sens à part la volonté de l’auteur de choquer son lecteur pour le faire réagir.
Message reçu mais le débat reste entier et le militantisme trop violent n’est pas ma tasse de thé. – Emmanuelle Coutant
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Et si Camille Brunel avait bien réussi son coup ? Et si par ce brûlot « écolo-révolutionnaire » hautement agressif, agaçant, agitateur, il parvenait à faire bouger les lignes de notre « bobo-nne » conscience ? Car avec ce premier roman sans concession aucune, on est loin, très loin !, des discours lénifiants qui permettent de si confortables arrangements avec la morale pseudo écologiste dont nous sommes de plus en plus nombreux à nous réclamer.
Les choses sont claires dès le départ, son héros se nomme Isaac, symbole même de l’injustice bibliquement reconnue et entérinée envers l’espèce animale : sur l’autel d’un dieu maître de vie et de mort, plutôt sacrifier une bête qu’un homme. Comme s’il portait à lui seul cette faute originelle, cet Isaac-là n’aura de cesse de rendre justice à ces martyres de la première heure de l’évolution humaine, opposant sa propre violence, son aptitude à donner la mort à ses semblables, à celle trop souvent exercée à l’encontre de « nos amies les bêtes ».
Il faut reconnaître à Camille Brunel une belle qualité d’écriture, un sens du mot juste et une élégance de style qui, mis au service de quelques (trop) rares scènes de nature d’une grande beauté, offrent de façon fulgurante et surprenante comme une bouffée d’oxygène à un texte qui, le reste du temps est d’une densité revancharde, accusatrice, désespérante et monolithique jusqu’à l’étouffement.
Pour un peu, on en viendrait à plaider la cause d’une espèce en voie d’extinction, le lecteur de bonne volonté qui, pour venir à bout d’un récit si militant soit-il, a besoin çà et là d’un minimum de lumière et de bienveillance ! – Magali Bertrand
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Un livre cash, sans concessions. L’engagement d’Isaac envers la survie des animaux est absolu et entier, quitte à y laisser sa vie. Camille Brunel ose tout, n’y va pas à reculons et ose dire les choses. Roman dénonçant les dangers liés à notre mode de vie afin d’alerter, de réveiller les lecteurs sur la criante réalité de notre Humanité. S’il fallait résumer ce livre en 1 phrase: « faut il privilégier la condition animale à celle des Humains pour sauver la planète ? Livre fort en mots mais avec lequel j’ai eu un peu de mal.. Certes, il nous faut réfléchir aux conséquences de nos actes et modes de vie actuels, mais je l’ai trouvé un peu trop militant, véganiste à fond…. – Marie Heckmann
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Impression de mots et de phrases trop longtemps retenus et qui soudain jaillissent, claquent et griffent. Pas de douceur, pas de nuances dans ce roman. On n’en est plus là, il y a urgence maintenant. « Le temps de la négociation était révolu. Il fallait militer comme on tue : sans ambages, industriellement. »
Militer pour quelle cause ?
La cause animale.
Encore hier matin, à la radio, j’entends que des activistes vont être jugés pour avoir vandalisé des boucheries. Ils passent à l’action. Sont prêts à tout ou presque.
Les vidéos, dans les abattoirs, on les a vues. Elles sont insoutenables. Le traitement que nous infligeons aux bêtes est monstrueux, innommable, inhumain. En un mot : indigne. Nous n’avons aucun respect pour des êtres sensibles et qui souffrent. Nous nous gavons de leur viande largement au-delà de nos besoins et au détriment de notre santé. Un comble.
Nous éradiquons des espèces sans aucun remords. Notre pollution se charge de faire disparaître ceux que nous ne tuons pas avec nos fusils ou nos filets de pêche. Des oiseaux, il n’y en aura bientôt plus. Merci les néonicotinoïdes. Un article du Monde daté du 20 mars 2018 commençait en ces termes : «Le printemps risque fort d’être silencieux ». Des abeilles, bientôt, nous ne parlerons plus. « J’m’en fous, j’n’aime pas le miel » m’avait rétorqué un gamin de treize ans l’an dernier. Il a l’excuse de sa jeunesse. Nous vivons dans une espèce d’inconscience volontaire, heureux de nos oeillères qui nous rendent la vie bien confortable. Après nous, le déluge.
Face à la catastrophe écologique dont on subit les retombées au quotidien, face à des modes de vie qui sont inacceptables, face à la souffrance animale, je peux comprendre que certains commencent à s’énerver, à perdre patience, à ne plus avoir envie de causer.
A quoi bon le bla-bla, les sommets de ci ou de ça ? La prise de conscience doit d’abord être individuelle et mise en pratique au quotidien. Nous en avons les moyens, notre arme est d’abord notre porte-monnaie. N’achetons pas ce qui empoisonne, ce qui détruit, ce qui fait souffrir. Renonçons à notre consommation effrénée. Elle ne nous rend pas heureux, bien au contraire.
Ceci est à notre mesure et en notre pouvoir.
Bref, passons à l’action.
Vous le voyez, je suis mal placée pour parler du livre de Camille Brunel. Parce que son urgence, son impatience, son exaspération sont miennes. Je les vis au quotidien, je n’en peux plus des atermoiements des uns, des autres, des grands discours suivis de renonciations. Ils m’insupportent. Je suis maintenant pour l’action, individuelle d’abord, collective après et quotidienne toujours.
Les mots de Camille Brunel, son roman et sa magnifique postface m’ont parlé, évidemment.
Parce qu’il y a beaucoup de choses que je ne supporte plus depuis longtemps, que ma patience finit par avoir des limites et que ces limites sont atteintes.
Alors ? Oui, j’ai aimé ce texte, son extrémisme, sa parole dure, violente et sans concession, son impatience. Ils lui seront reprochés, sans doute. Il répondra que c’est une fiction, un roman. L’autoportrait qu’il fait de lui vient nuancer après coup ce terme « roman » inscrit sur la couverture. « Je me sens très embarrassé pour l’espèce humaine. Elle est indigne de son barda cognitif et elle le sait bien. Ses sœurs, apparues à peu près en même temps qu’elle sur le dernier demi-million d’années, disparaissent les unes après les autres ; pourtant elle continue de les manger, s’imaginant être la plus grande. A la fois l’aînée et la cadette, comme si être la plus jeune signifiait être la plus parfaite. « La guérilla des animaux », c’est l’histoire de cela : de l’erreur mondiale de l’anthropocentrisme, et de la violence qui s’en suit. »
Ce bouquin, il le sort de ses tripes, il l’a tenu au chaud quelques années et sa colère est là, bouillonnante, brûlante, pleine de fureur et d’exaspération.
La guérilla des animaux est l’histoire d’un homme, Isaac Obermann, espèce de justicier des temps modernes – que d’aucuns trouveront idéaliste (ah bon…) -, qui va parcourir le monde pour tenter de protéger les animaux : « Mon animalisme est farouche et cruel» «... il est temps de riposter. Aussi violemment que nous avons été attaqués. C’est-à-dire très, très violemment. » C’est dit. Il y a urgence. Parfois, Isaac prendra le temps de convaincre par la parole. C’est important aussi.
« Les dauphins n’ont jamais été des animaux. D’ailleurs les animaux n’existent pas. Ce sont, dans d’autres corps, des intelligences similaires aux nôtres – exactement similaires… L’anatomie varie. Pas l’intelligence. »
Appelons cela l’antispécisme.
Le roman est engagé, sa dimension épique en fait un récit d’aventures qui se passe aux quatre coins du globe là où les animaux crèvent. Un peu partout donc. Le registre tragique n’est jamais loin non plus… comme si soudain les dieux en colère allaient s’abattre sur les hommes et les punir de leur trop grande hybris. Pour qui se prennent-ils ces hommes ? Les plus beaux, les plus forts, les plus intelligents ? Misère. Ils seront punis.
Ce roman a des défauts, c’est vrai. Mais franchement, on s’en fout. Et je n’ai pas envie d’en parler. Le propos prime, vous explose à la figure, vous tire de votre léthargie et l’écriture, puissante, serrée, mordante, saisit par sa force et sa détermination. Le message est clair : nous ne conserverons notre humanité et notre dignité que si et seulement si nous acceptons de respecter les animaux en les traitant comme des égaux.
Un texte nécessaire et puissant. – Marie-Laure Vannier (Lire au lit)
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Camille Brunel nous offre un premier roman militant, centré autour d’un défenseur acharné des animaux, qui choisit l’action violente pour secouer les consciences. Choc et… malaise.
Disons d’emblée, ce roman ne va pas tarder à vous mettre mal à l’aise, que vous soyez un ardent défenseur de la cause animale ou non. Nous projetant dans un avenir proche, il s’ouvre sur une scène choc: venant d’assister au massacre d’un tigre par des braconniers dans le dans le parc de Ranthambore en Inde, Isaac Obermann prend son fusil et perfore « le thorax de la chasseuse en un premier coup de feu qui excita les chauves-souris. Le temps que le second chasseur comprenne ce qui venait de se passer, il était touché aussi; que le troisième comprenne ce qui venait de se passer et saisisse son fusil, son corps s’effondrait sur celui du tigre… »
Assassiner ainsi de sang-froid des assassins d’animaux, ce n’est que justice pour ce militant qui fait le constat que toutes les actions politiques menées jusque-là ont été vaines, que les espèces animales sauvages continuent de s’éteindre, que les abattoirs continuent à tourner à plein régime. Et qu’il convient dès lors de tuer les tueurs partout où ils sévissent. (…)
Camille Brunel a le mérite, au moment où chacun prend conscience que les promesses des sommets pour la planète restent des vœux pieux, de réveiller les consciences et de poser les questions qui dérangent. Mais son combat n’est-il pas perdu? Le pessimisme du capitaine du bateau qui le conduit en Alaska ne serait-il pas un douloureux réalisme: « Ne répète à personne ce que je vais te dire, mais écoute-le bien: la vie sauvage n’est pas en train de s’éteindre, elle est éteinte. Il y a deux cents ans, la biomasse de la Terre était majoritairement constituée de vie sauvage. Bisons plein le Midwest, phoques sur le littoral français, oiseaux dans les villages de Bali… Cette vie sauvage constitue désormais l’exception. On ne se bat plus pour la restaurer – pour ça il faudrait des siècles, et des forces telles qu’elles ne sauraient dépendre de notre piètre désir de bipèdes – mais pour en retarder l’extinction. À l’échelle de la vie sur Terre, c’est comme si l’espèce humaine était déjà seule, et les forêts toutes mortes. Dans une cinquantaine d’années, maximum, ce sera officiel. » Voilà en tout cas un roman qui résonne comme un signal d’alarme strident. – Henri-Charles Dahlem (Ma collection de livres)
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Isaac Obermann est un fervent défenseur de la cause animale. Entrevoyant la fin du règne de l’homme et l’affrontement entre ceux qui poursuivent sa course effrénée pour la croissance et la destruction aveugle et ceux qui prennent conscience des conséquences insoutenables de la toute-puissance humaine, Isaac se range du côté des militants les plus engagés en faveur de la préservation des animaux, n’hésite pas à rejoindre les activistes de Sea Shepherd, ou encore à exposer ses arguments devant un amphithéâtre d’étudiants de la Sorbonne qui le considèrent comme un extrémiste. Sur son chemin, il rencontre des braconniers qu’il tue sans état d’âme, des soutiens et des alliés, des détracteurs, et quelques-uns des derniers représentants des espèces en voie de disparition qu’il entend sauver.
Depuis quelques années, les romans proposant de réfléchir aux relations entre les hommes et les animaux – ou plutôt à la domination humaine sans concession sur le monde – acquièrent une certaine visibilité.
Parmi ceux que j’ai eu l’occasion de lire, il y a eu, bien sûr, Faut-il manger les animaux, Défaite des maîtres et possesseurs ou encore Règne animal.
Pour autant, La guérilla des animaux m’a donné le sentiment de ne pas être « un roman de plus ». Il va plus loin, ou alors il va ailleurs, aborde les choses sous un angle plus militant, plus cru, nous forçant à la confrontation.
De cette lecture, ressort une impression d’urgence, et certains lecteurs seront sans doute bousculés par certaines scènes poussant à l’extrême l’idée selon laquelle nous avons tous intériorisé une hiérarchie naturelle évidente : la vie animale ne vaut pas la vie humaine, les animaux constituent des espèces inférieures aux hommes, à leur disposition pour leur amusement comme pour leur alimentation.
Ainsi, la scène dans laquelle une militante sacrifie sa propre vie pour nourrir une ourse et ses petits, derniers représentants de leur espèce, et sur le point de mourir de faim.
Si l’on se réfère à la hiérarchie ci-dessus qui nous a été inculquée, il est difficile de ne pas considérer que cette scène est grotesque, stupide. Mais si l’on s’interroge sur le bien fondé de cette hiérarchie, alors elle ne l’est plus vraiment, et les comportements humains qui sont à nos yeux « normaux » et « habituels » aujourd’hui, apparaissent sous un nouvel angle eux aussi : ils reflètent une violence inouïe, une inhumanité insondable.
La guérilla des animaux dérange, provoque, et invite à renverser le rapport de force, à penser une coexistence digne, à la hauteur des grandes idées que l’homme se fait à son propre sujet. L’expérience est intéressante, et ne devrait pas s’arrêter là. Car nous avons tous une responsabilité dans le tableau dépeint par Camille Brunel. – Sara Dupouy-Adrian (Vie de romanthé)
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Alors que l’on commence à peine à s’inquiéter du réchauffement climatique , de la consommation excessive de viande , etc … , voila un roman qui tombe à pic !
Certes le fanatisme et le comportement d’ Isaac et de Yumiko sont inexcusables et nous ne pouvons les suivre dans cette folie antihumaine , meurtrière et destructrice .
Néanmoins , Camille Brunel nous offre un roman dérangeant , percutant , qui pose de bonnes questions : qui sommes nous pour traiter les animaux de la sorte ?
En fermant ce livre , notre regard sur le vie animalière aura changé . Belle expérience littéraire . – Anne-Claire Guisard
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Guérilla : Forme de guerre caractérisée par des actions de harcèlement, d’embuscades ou de coups de main. Groupe de soldats armés légèrement et chargés de harceler l’ennemi…. Ici, l’ennemi, c’est l’homme, rien que cela ! La fin justifie-t-elle les moyens ? Tel est le questionnement qui domine ce premier roman d’un jeune enseignant de lettre.

Notre planète est en perdition, c’est un fait, une évidence ; à intensité plus ou moins importante selon les pays, mais nul doute qu’il se passe des choses, et que ça n’est pas fini. Que pouvons- nous y faire ? A notre échelle de citoyen lambda qui a besoin de se nourrir, de se déplacer pour travailler (pour se nourrir il faut bien aller travailler pour gagner quelques sous), nous chauffer, nous éclairer….bref, assurer nos 14 besoins selon Virginia Henderson ( mes consœurs et confrères sauront de quoi je veux parler), j’ai la conviction qu’hélas nous ne pouvons pas grand-chose, et qu’il nous faut être fataliste. Le début d’une ébauche de solution, se situe bien plus haut, chez de bien plus puissants que nous ( gros pollueurs démographiquement ultra-puissants et accessoirement financeurs des états endettés….., lobbys multiples et inattaquables…..)

Camille Brunel est sans doute un idéaliste pour avoir imaginé dans ce roman de légère anticipation pouvoir interroger les consciences et modifier les comportements. Autrement dit, parce que le règne animal sur notre planète est en danger ( personne ne le conteste) la sur-consommation de viande provoque pollutions, souffrances animales ( là aussi, on est d’accord), Issac devient un justicier que rien n’arrête, et qui rendant l’homme responsable de tous les maux se met à exterminer tout ce qu’il trouve sur sa route.

La fin justifie -t-elle les moyens ?

Cet ouvrage est, à mes yeux trop violent, trop radical, trop engagé et trop militant. Il a eu sur moi l’effet inverse à celui que souhaitait. Il ne peut qu’énerver davantatge celles et ceux qui se sentent harcelés, manipulés et orientés vers une pensée unique par les médias, les ONG, les politiques et cie…

Ce roman, qui n’a pour seul mérite que d’être vite lu, m’aura donc déplu sur toute la ligne ! – Myriam Veisse (Le blog de mimi pinson)

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Un roman brut, violent, dérangeant, extrême!  Mon impression première était déjà une certaine hostilité. Hostilité par rapport au titre « La guérilla des animaux » mais aussi hostilité par rapport au sujet « Comment un jeune français baudelairien devient-il un fanatique de la cause animale ».
Au travers du roman, le lecteur suit Isaac, un jeune français. Vegan, il s’engage pour la protection des animaux et livre progressivement une guerre fanatique d’une intense violence aux quatre coins du monde. Son but est de protéger notre planète et les animaux des humains et de leurs activités.
Ce roman fût pour moi une lecture difficile. J’ai eu, plus d’une fois, très envie de le refermer et de passer à autre chose. Je n’ai pas pour habitude de longtemps persévérer si cela ne me plaît pas. Le choix est si vaste! Mais les échanges que nous avions eu au Mans avec certaines 68 m’ont poussé à poursuivre espérant y découvrir quelque chose que je n’ai finalement pas trouvé. C’est avec grand soulagement que j’ai vu arriver la dernière page.
Le thème est certainement honorable. Mais il est, pour moi, traité trop à l’extrême. Il dérange mais pas le bon sens du terme. Répondre à la violence par la violence est-ce réellement la bonne solution? Cette violence extrême m’a même empêché d’en apprécier l’écriture et je trouve qu’elle n’ouvre même pas pour moi la réflexion.
Un livre que j’ai refermé, pressée d’en ouvrir un autre, d’entrer dans un autre univers. Un livre que j’ai déjà oublié! – Emmanuelle Mentec
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Pour décoiffer, ça décoiffe! D’entrée de jeu, le héros du roman, Isaac Obermann, réalise un carnage : une diane chasseresse vient d’abattre une tigresse qui allait mettre bas. Sa réaction est immédiate, il la tue d’une seule balle, de sang-froid, ainsi que ses deux acolytes . C’est un sacré choc ! Dès le début de cette « guérilla » , j’ai pensé aux « racines du ciel » de Romain Gary, où le héros, Morel, prend la défense (!) des éléphants en Afrique, à une époque où la faune sauvage était encore relativement prospère, en dépit du braconnage. Et Morel n’utilisait pas des méthodes aussi radicales.
On parle volontiers de dystopie et d’animalisme à propos de ce roman original. Je comprends parfaitement le propos du romancier, il veut créer une sorte d’électrochoc pour nous sensibiliser à la cause animale, nous faire comprendre que nous pouvons vivre sans consommer de viande morte. Après tout, qui sommes-nous pour nous arroger le droit de vie et de mort sur tout le genre animal ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller, à faire disparaître toute vie animale pour satisfaire notre besoin de viande ? Sommes-nous conscients que les espèces animales disparaissent les unes après les autres? On découvre de jour en jour des scandales dans les abattoirs, avec des conditions d’abattage sordides, mais, heureusement, tout se passe à l’abri des regards, nous ne souhaitons pas voir comment finissent les animaux . Et c’est la même chose pour la pêche, qui oblige, pour notre appétit de poisson, à massacrer des centaines de milliers de dauphins et de requins. On préfère s’en laver les mains. Ce roman est un appel au secours, un cri de détresse pour nous faire prendre conscience de la cause animale, nous faire changer nos pratiques alimentaires. J’adhère à cette façon de penser, mais je m’imagine mal en train de flinguer mes congénères pour leur faire comprendre que leur comportement est répugnant ! C’est peut-être pessimiste de ma part, mais le processus d’extinction des espèces est d’ores et déjà enclenché, plus de 60% des espèces sauvages ont disparu depuis 1970, la biodiversité est mise à mal chaque jour. Mais, après tout, si l’on continue sur cette voie, quand nous aurons fait disparaître toutes les espèces animales, c’est la notre qui sera en sursis et qui risque de disparaître . – Michel Carlier
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J’ai lu ce roman avec beaucoup de réticences car la cause animale me tient à cœur, et cela, depuis déjà de nombreuses années. Sans être militante, je fais partie des personnes que l’on étiquette sous le nom de « végétarienne » ou « vegan » ou autre, selon la mode, parce que je ne mange plus de viande depuis que j’ai compris que d’en manger signifiait que l’on avait tué un animal pour qu’il se retrouve dans mon assiette. Cela fait maintenant 25 ans que je n’ai pas touché un morceau de viande et je suis en excellente santé. J’adore les animaux et je ne supporte plus ces images où on les voit souffrir. Alors, lire un livre dont le personnage principal est un fanatique de la cause animale, cela inclut forcément des passages de souffrance animale. Heureusement pour moi, ils ne sont pas si nombreux dans ce livre ; ouf ! Je me suis même surprise à rêver endosser moi aussi ce rôle de « vengeur des animaux » ; quel courage a cet Isaac ! Mais mon caractère plutôt pacifiste m’empêcherait de suivre ses pas d’activiste. Alors j’ai vraiment aimé ses pérégrinations entre passages en université pour prêcher la bonne parole et actions terroristes sur le terrain avec sa chère Yumiko. Son discours, bien qu’alarmiste, paraît tellement cohérent ! Comment se fait-il que si peu l’entendent ?! Camille Brunel nous en donne rapidement l’explication : tout passe par l’argent. Hollywood achète et promeut les idées d’Isaac ; renvoyant dos à dos les idées de conservation de la nature et multiplication du profit.
C’est bien écrit, très fouillé, très documenté, mais parfois, on s’y perd.
Personnellement, je trouve que les quarante premiers chapitres sont une réussite et que celle-ci se gâte avec les suivants qui n’apportent plus rien au roman, à part une possible solution utopique ; un monde sans animaux où l’humain mange de la viande de synthèse. Comme expectative, c’est un peu moyen au vu de la motivation de départ personnifiée par le biais d’Isaac… – Valérie Lacaille
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Et voilà cette fameuse « guérilla » dont j’ai tant entendu parler depuis sa publication ! J’ai bien tenté de m’abstraire de tous les commentaires qui ont accompagné sa sortie, mais ce fut difficile !
Isaac Obermann est donc cet extrémiste qui vit dans un futur proche (demain ?) et considère que l’espèce humaine ne mérite plus de vivre sur Terre, ne mérite plus de vivre tout court, puisqu’elle a asservi ce que l’on nommait le règne animal. Son combat commence dès le prologue, en Inde, par le meurtre de braconniers. A la sauvagerie des fauves répond d’égale cruauté la sauvagerie des chasseurs, sauf que ces derniers n’ont pas l’excuse de tuer pour survivre. Ainsi commence la guerre que mène Isaac.
Sur chaque continent, il agit au nom des droits des animaux et mène une lutte impitoyable contre une humanité pleine d’outrecuidance. Les conférences qu’il donne dans des universités lui permettent de développer ses arguments, qu’il met à l’épreuve de la réalité par des actions meurtrières, paradoxalement subventionnées par les finances venues d’Hollywood. Des dizaines d’années passent, scandées par la prison, par un mouvement de balancier qui va d’une reconnaissance fallacieuse de l’animalisme à la décision de supprimer toute vie animale sur la planète. Car, après tout, à quoi et à qui servent les animaux, si ce n’est aux rêveurs, aux poètes et aux amoureux de la vie et de la beauté où qu’elles se nichent ?
Sauvagerie contre tyrannie, cruauté contre férocité, barbarie contre bestialité, la description des scènes de tueries ne nous épargne rien, jusqu’à la nausée. L’agonie est sanguinaire et cruelle. Mais, curieusement, ce réalisme exacerbé a été, pour moi, contre-productif car il m’a semblé que cette surenchère donnait un ton ironique au propos. Les discours d’Isaac revêtent une forme sentencieuse et dogmatique et rendent le personnage caricatural. En tout cas, c’est ainsi que je l’ai ressenti mais je crois que le personnage n’a finalement pas tant d’importance dans ce roman. De même, les catastrophes qu’il provoque avec jubilation sont confusément décrites, un peu comme si la narration s’emmêlait les pinceaux, et tant pis pour le lecteur qui ne parvient pas à savoir qui a finalement fait quoi ! La succession même des évènements sombre dans un flou sibyllin. Comment se justifie le passage de l’anthropocentrisme effréné à la reconnaissance des droits des animaux puis à l’anéantissement de ces derniers ? La cohérence de l’articulation m’a échappé. Les personnages, animaux et humains confondus, vivent, agissent, meurent dans l’indifférence quasi générale. La temporalité a cette même élasticité nébuleuse qui nous égare et qui, en tout cas, m’a perdue en route. Finalement du roman attendu, il ne me reste que l’impression d’avoir lu un réquisitoire. Pas un plaidoyer pour la cause animale ! Non, un réquisitoire, proche du fanatisme, contre les humains, condamnés sans appel et sans nuances. Loin de me convaincre, ou de faire progresser ma réflexion, le propos et surtout la forme que l’auteur lui a donnée m’ont agacée et déçue. Parce qu’en ce qui me concerne un vrai roman, puissamment construit, à l’écriture incisive et percutante, mettant en scène des personnages de chair, de sang et de papier, liant de manière indissociable fond et forme, constitue, par sa force même, le meilleur des arguments. Voilà pour l’agacement. Quant à la déception, elle vient justement de ce qu’aurait pu être un tel roman si la conviction avait dépassé la doctrine.  – Sophie Gauthier
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Que se passera-t-il en 2020, en 2031, plus tard encore, quand les hommes, arrogants et si fiers de leur supériorité d’espèce, auront détruit tous les animaux ? C’est sur ce thème de la suprématie humaine que l’auteur Camille Brunel souhaite alerter le lecteur, en une fable d’abord, réflexion politique qui bascule dans une fiction effrayante : entre Isaac, le chasseur de braconniers et assassins d’animaux en tous genres et les grands lobbies, la finance, la politique à court terme, qui va gagner ?
Le thème est intéressant, certes traité de multiples fois mais ici on y introduit un couple étonnant de radicaux anti-suprémacistes qui, à coups de bombes, d’assassinats en tous genres et destruction massive des éleveurs/consommateurs/ esclavagistes anti- animaux, fait régner la terreur sans pour autant inciter à la réflexion. Une sauvagerie contre une autre.
On peut trouver ces textes utiles et judicieusement provocateurs et adhérer à la cause de la défense animale. On peut aussi trouver que l’auteur pousse le bouchon un peu loin en faisant – et à plusieurs reprises – un rapprochement entre la maltraitance infligée aux animaux et la Shoah et les camps d’extermination. Le mot « nazi » revient un certain nombre de fois, y compris pour parler d’un hangar, à l’architecture nazie paraît-il ! (sic). Et là, on a un peu envie de dire à l’auteur de ne pas tout mélanger….
Ce texte est délibérément outrancier, sans nuances, sans analyses sérieuses, sans références ni prise en compte de la réalité de ce que vivent les hommes. Il a tout de même le mérite (mais c’est très rebattu déjà, très dans l’air du temps) de sensibiliser au devenir des milliards d’êtres humains qui, sans aucun doute, sont en train de se préparer un avenir de migrations climatiques, de famines, de guerres, de catastrophes naturelles.
Quant à moi, très petite consommatrice de viande, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la terreur de la carotte qu’on déracine, sur l’horreur de l’artichaut à qui on arrache ses feuilles après l’avoir ébouillanté, sur le hurlement de l’asperge que, d’un geste définitif à l’aide d’un outil barbare, on extrait de la terre avant même qu’elle ait pu montrer le bout de son nez… – Evelyne Grandigneaux
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Je dirais plutôt la mise à mort des animaux, puis leur revanche parfois !
Les sauver de la violence des humains, braconniers, chasseurs et autres, part d’un bon sentiment, mais peut-on, seul ou accompagné d’une femme, les sauver vraiment ! Et ont-ils pour cela le droit de tuer des milliers d’hommes au cours de leurs différentes actions, en faisant sauter des barrages, ou en égorgeant les braconniers, qui souvent tuent les animaux sur ordre de mafia ou autres. La question est là !
Bref, Isaac et Yumiko parcourent le monde pour faire leur propre justice, au nom d’un nettoyage de la planète. Isaac devient célèbre et les actions se transforment en conférences. On l’écoute comme un messie, et ils se met à gagner beaucoup d’argent. Cet argent lui permet d’aider quelques peuplades. Mais combien de morts pour arriver à si peu de bénéfice, autant du côté des humains que des animaux.
Ceci dit il faut en parler pour essayer de sauver ce qui reste de beau sur notre planète, mais pas à la façon de notre auteur ! Vous le comprendrez, je n’ai ps adhéré à ce livre. Il me laisse un goût de récupération des courants et des idées qui circulent en ce moment, pollution réchauffement de la planète, le courant vegan aussi, tout y est ! Isaac et Yumiko se veulent vegans, cela va de soi, mais quand même ils leur arrivent de manger des protéines animales, des coquilles St Jacques par exemple ! N’est-ce pas des êtres vivants (animaliers) les coquilles St Jacques ?!
Est-ce vraiment un roman ?….. Oui peut-être…….  – Brigitte Belvèze
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Ce livre est dérangeant, il nous bouscule car il condamne certaines de nos habitudes ancestrales, il est souvent violent et nous projette dans un futur peu enviable.
Le point de départ est l’idée anti-spéciste selon laquelle rien ne distingue l’homme de l’animal, tous deux doués de sensibilité. Pensée d’ailleurs déjà relayée par Voltaire dans l’article  » Bêtes  » de son Dictionnaire Philosophique (dont je vous recommande la lecture !). Mais depuis le problème est loin d’être résolu, au contraire – on tue toujours plus d’animaux, on les enferme davantage pour le plaisir des yeux de l’homme, on continue de les maltraiter, les violenter, les exterminer.
Alors Isaac Obermann, le personnage de cette fiction, dans une rage féroce et décuplée par le spectacle de la violence humaine, va décider d’inverser le processus. L’activisme ne suffit plus, il faut agir urgemment- c’est une déclaration de guerre- le seul moyen de sauver le monde animal est selon lui de venger les animaux, qu’ils se vengent en tuant les hommes et pourquoi pas en les exterminant. Il est prêt à tout, y compris à sacrifier sa propre vie. L’eco-terrorisme devient alors source d’une mise en scène médiatique dont Isaac est l’acteur principal financé par l’industrie hollywoodienne. Son parcours méthodique autour du monde montre un personnage ultra déterminé, rageur et froid à l’égard du genre humain. Isaac est un personnage emblématique, aux idées radicales, profondément déçu par le discours et l’attitude de l’homme, plaçant l’animal au dessus de tout.
Un récit coup de poing, aux passages particulièrement violents mais ô combien réalistes. On y assène des vérités dont on ne veut pas entendre parler de peur qu’elles dérangent notre quotidien égoïste. Entre récit d’anticipation et dystopie, le livre de Camille Brunel interroge nécessairement sur le manque d’humilité de l’homme, sa tendance suprémaciste, sa supériorité qu’il croit naturelle et de droit. Dans ce premier roman puissant Camille Brunel frappe nos consciences- il est fort à parier qu’il aura d’autres fictions à nous proposer sur le sujet (??). – Sandra Moncelet
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Je n’ai jamais lu un livre qui m’ait autant bouleversée, autant remuée dans le fait même de mon existence. Dans mon humanité.
Il y a une sorte de militantisme puissant, violent et brutal qui vous percutera de plein fouet dans ce roman, encore plus lorsque vous ne vous définissez pas comme végan. Encore plus quand vous ne l’êtes pas. Encore plus quand la veille au soir vous avez dégusté un morceau de saucisson. J’ai eu envie de vomir. De sortir de mes tripes ce que le narrateur aurait pu voir en moi, ou ce qu’il n’aurait pas trouvé. De fuir ce regard perçant et accusateur, ses mains armées d’une kalachnikov. Ne vous y trompez pas, ce roman, engagé, extrémiste n’est pas l’œuvre d’un fou ou l’essai d’un anti-humaniste. D’ailleurs sans doute Camille Brunel n’aurait-il rien écrit si ce roman n’était pas destiné à faire changer les choses, à les faire bouger, évoluer, dans un sens ou dans l’autre.
La Guérilla des animaux est un roman brutal qui mêle à la fois une violence fantasmée et un futur proche désespéré. A travers son personnage extrême et percutant, dans sa folie ou dans sa raison, Camille Brunel envoie un message. Et qu’il passe ou qu’il casse, il provoquera, j’en suis certaine, une réflexion, un débat, des conversations. Il ne tient qu’à nous d’en faire quelque chose. – Enora Pagnoux (Les dreamdream d’une bouquineuse)
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Camille Brunel met en scène un héros aux actes extrêmes et fortement répréhensibles qui en vient à considérer que la vie humaine n’a pas plus de valeur que celle des animaux et qui a parfois un discours choquant en particulier quand il compare le génocide des animaux à celui des juifs.  Camille Brunel développe un plaidoyer très étayé pour les droits des animaux, interroge la consommation de viande par l’homme, dépeint l’état de notre planète où les déchets toxiques détruisent la vie sauvage, où la multiplication des humains s’accompagne de la multiplication de leurs erreurs, dénonce le traitement des animaux dans les abattoirs et dans les zoos…
Après un début que j’ai trouvé très bon malgré des outrances et des invraisemblances qui ne m’ont pas gênée, j’ai regretté que le récit tourne un peu en rond… Dommage… L’auteur aurait gagné à faire un texte plus court d’une centaine de pages qui aurait été tout aussi percutant. Ce texte rocambolesque mais très engagé qui développe des idées extrémistes pour faire prendre conscience au lecteur est un énorme cri de colère. – Joëlle Guinard (Les livres de Joëlle)

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