« Le mouvement des passagers dans le wagon m’oblige à le frôler pour sortir de la rame. J’avance sans réfléchir. Rien d’autre que l’intensité de ce face-à-face encore vivant ne peut s’infiltrer jusqu’à mon cerveau. Je m’en remets au rythme de mes pas qui m’éloignent de lui. J’écoute cette musique pour éviter de penser. Cette musique est celle de ma survie, ou de ma plus belle erreur. »

Pour ses débuts, Peire Aussane a réussi un très joli roman qui raconte avec une plume légère et sensuelle l’odyssée d’une artiste-peintre qui va s’envoler pour Tokyo où elle trouvera des réponses aux questions qui la hantent.
« Plus que deux stations avant Concorde, où je change de ligne. Deux minutes d’une magie délectable. Une éternité. Je prends le temps d’observer les traits de ce visage ami. Je contemple la manière dont ils se meuvent les uns par rapport aux autres. Ils dansent ensemble, une danse en forme de prière. Son regard est tranquille et vaillant. Si ses yeux parlaient, ils auraient une voix douce, un débit mesuré et un accent discret. Ils sont légèrement plissés et sa peau hâlée me parle d’Orient. » Voilà comment une rencontre dans une rame de métro va changer la vie d’Ève, même si ce regard insistant posé sur elle ne dure que quelques minutes, car la narratrice de ce superbe premier roman à une correspondance à prendre pour retrouver Alix, sa meilleure amie. Mais tout comme elle a de la peine à quitter les tableaux qu’elle peint lorsqu’elle est dans sa phase créative, elle conserve l’intensité de ce face-à-face et cette sensation d’abandon, de don total de soi pour ce bel inconnu. Elle ne se rend d’ailleurs pas compte que son portable disparaît à ce moment.
Résidant près d’Arles avec son mari Antoine et ses deux enfants, elle profite de quelques heures de liberté pour visiter l’exposition Soulages au Centre Pompidou et déjeuner avec Alix. Car ses parents sont ravis de s’occuper de leurs petits-enfants. Quant à Antoine, spécialiste des parfums, il est à Moscou où ses talents de «nez» sont demandés pour la création d’une essence à base de caviar. Après avoir raconté à Alix cette troublante rencontre et la perte de son portable cette dernière promet de le localiser. Elle y parviendra et pourra annoncer à Ève que son téléphone se promène désormais à Tokyo, ajoutant qu’elle y voit une invitation du voyageur croisé dans le métro. Ève choisit de partir pour la capitale japonaise. Outre son téléphone, elle entend profiter de son séjour pour tenter de retrouver les traces de ses grands-parents, exilés dans l’Empire du soleil levant après leur divorce.
Préférant le romantisme à la vraisemblance – mais dans un roman l’imaginaire a tous les droits – Peire Aussane va conduire Ève dans une fumerie d’opium où une vieille dame viendra lui parler de sa grand-mère, va lui faire retrouver son téléphone et l’inconnu du métro et même lui offrir la possibilité, en regardant par la fenêtre, de voir s’éloigner le taxi d’Alix. Mais n’en disons pas davantage, sinon que l’
on prend beaucoup de plaisir à lire ce roman qui fait la part belle aux sens. La vue, essentielle pour un peintre, l’odorat essentiel pour un «nez», mais aussi le goût, le toucher, le goûter et l’ouïe permettent au lecteur de ressentir les émotions et de se laisser embarquer dans ce conte qui, à l’instar du taïso («préparation du corps»), cette gymnastique douce japonaise dénoue les énergies et vous fera vous sentir bien. –
Henri-Charles Dahlem (
Ma collection de livres)
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Un récit qui s’ouvre sur une douleur physique et un amour fusionnel entre Eve et Antoine. Eve est peintre et ressent un besoin viscéral et vital de peindre qui peut aller jusqu’à la faire souffrir. Elle peut compter sur le soutien et l’amour d’Antoine. Son amour pour Eve est profond, sincère mais comporte des zones plus complexes, plus secrètes, « un accord silencieux » entre eux deux. Soudainement Eve va commettre une folie, que beaucoup rêverait de commettre ! Au hasard d’un regard échangé dans le métro, deux stations avant concorde, elle sait qu’elle doit partir, spontanément, instinctivement, cette rencontre la pousse vers Tokyo. Elle sait qu’un jour ou l’autre cette ville lui aurait été inévitable car liée à l’histoire secrète de sa grand-mère et à ce tableau qu’Eve a peint le jour de sa mort qui reste comme une énigme pour elle. Alors cette fuite vers le Japon est une évidence, une nécessité, pour réveiller ce secret trop longtemps endormi, se retrouver, s’accomplir. Elle y découvrira ce qu’elle ignorait, la liberté, l’exaltation et y vivra des émotions jusqu’alors inconnues. Elle y apprendra à se libérer des codes et à ressentir pleinement sa vie.
Peire Aussane dans ce premier roman nous raconte avec douceur et sensualité une histoire d’abandon de soi, car nos vies souvent mesurées et contrariées nous font parfois oublier de nous accomplir. A lire pour son pouvoir libérateur et la douce lumière qu’il dégage. – Sandra Moncelet
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Deux stations avant son changement de métro à Concorde, Eve croise le regard « pur et transperçant » d’un homme dans sa rame. Plus rien ne sera jamais plus pareil pour cette mère de famille qui vit à côté de son âme, qui peine à embrasser la vie, à se délecter de ses moindres plaisirs. Sa rencontre furtive avec ce bel inconnu va l’obliger à remettre en question tous ces principes et partir dans la plus belle aventure qui soit : en quête d’elle-même. Elle va ainsi reconsolider tous ses souvenirs émiettés, retrouver la félicité et le goût de la vie.
Si je devais filer la métaphore du titre, j’ai perçu le livre comme un train TER qui se transforme progressivement en TGV à mesure que son héroïne reprend confiance en elle et qu’elle recolle les morceaux de son passé. Les dernières pages sont aussi brûlantes que le début du roman est accidenté.
Au final, une bonne histoire d’expansion féminine, de sensualité déterrée, mais pas un livre qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. – Boris Tampigny
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Il est des livres que l’on ne choisit pas. Des livres que l’on débute sans rien en attendre de particulier. L’auteur nous est inconnu. Encore aucune critique lue ou entendue. Juste la quatrième de couverture parcourue avec une pointe d’inquiétude. Et au fil des pages, la magie opère. On ne peut plus le lacher. Et c’est le coup de cœur! Deux stations avant Concorde de Peire Aussane est de ces livres. Un véritable coup de cœur, une mystérieuse pépites découverte grâce 68 premières fois. Eve a trente trois ans. Elle vit en Provence avec Antoine, son compagnon, et Axel et Césarine, leurs deux adorables enfants. Artiste peintre, Eve est tourmentée par le poids d’un douloureux passé familial duquel elle ne peut se détacher. Malgré une vie en apparence heureuse, elle n’arrive pas à s’épanouir dans ce bonheur et à y trouver la sérénité. Lors d’un séjour à Paris chez ses parents supposé la reposer, elle croise le regard brûlant d’un inconnu dans le métro, deux stations avant Concorde. Troublée et quelque peu affolée, elle fuit et découvre que son portable a disparu. Le géolocalisation quelques heures plus tard révèle qu’il se trouve à Tokyo. Alors sans se poser plus de question, Eve s’envole vers le Japon où elle va se libérer du poids et de la douleur et renaître à la vie. Sa vie! N’en lisez pas plus et allez y foncez! Un roman mystérieux et mystique que j’ai adoré du début à la fin. Un merveilleux voyage proposé par Peire Aussane qui m’a émerveillé. J’ai adoré, dès les premières pages, la présentation des personnages, des lieux. C’est riche mais on en perd as une miette. On suit Eve, on vit Eve et tous les sens sont en éveil. Un petit roman (192 pages) dévoré d’un trait et que je ne suis pas prête d’oublier. Un roman que j’ai même envie d’ouvrir une seconde fois pour encore mieux le déguster et l’apprécier. L’écriture est délicieuse (lecture comme on suce un bonbon lentement avec délice pour qu’il dure plus longtemps), sensible, intense, puissante et sensuelle. Il en ressort une si belle sensation de calme, de sérénité et de bienveillance. Un auteur à suivre! Sur lequel je n’ai rien trouvé. Intriguant! Mystérieux lui aussi! Qui est Peire Aussane? Un homme, une femme? On en saura peut-être un peu plus bientôt! – Emmanuelle Mentec
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Eve a une trentaine d’années. Elle vit avec Antoine et leurs deux enfants. Une vie morose et douloureuse pour Eve qui tente de soulage ses états d’âme au travers de sa peinture. Ce mal être Eve ne l’explique pas vraiment mais on sent que l’histoire de sa famille et particulièrement de sa grand-mère pèse énormément.Cette grand mère libre qui après avoir eu deux enfants, a divorcé et à tout quitté pour retrouver son amant au Japon. A l’occasion d’un séjour à Paris chez ses parents, elle croise dans le métro un homme dont les yeux la transperce et la bouleverse, dans le même temps elle perd son téléphone portable. Grace à la géolocalisation, elle apprend que son téléphone est au Japon et sur un coup de tête décide de partir à sa recherche. Un mot laissé par sa grand-mère à son décès, la conduit dans un quartier de Tokyo où elle va découvrir un secret bien gardé et se découvrir elle même.
Une très agréable lecture que ce roman tout en douceur et en psychologie. Un beau portait de femme qui cherche à se réconcilier avec sa vie, une histoire d’amour intergénérationnelle et une histoire d’amour tout court avec son mari. Pas un grand coup de cœur mais une plaisante lecture. – Emmanuelle Coutant
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Eve est mariée à Antoine, elle a 33 ans, ils ont deux enfants, Axel et Césarine. Alors que son mari est en déplacement, elle laisse ses enfants à ses parents pour se reposer un peu… Après avoir croisé le regard d’un homme dans le métro et perdu son téléphone portable, elle s’envole pour le Japon, dans l’idée que cet homme vit là-bas.
Elle part sur un coup de tête dans ce pays où vécut sa grand-mère divorcée et reconstitue des bribes de son histoire familiale.
Crise de couple, réflexion sur soi, ce roman intimiste n’a pas réussi à me convaincre.
La mise en place est longue et d’une platitude exaspérante, les enchainements sont tous improbables, et l’ensemble reste plat, d’une trop grande banalité. Un roman sans surprise, que clôt une fin assez ridicule. – Laure Alberge (Les jardins d’Hélène)
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Étonnante et troublante Peire Aussane qui nous livre ici un premier roman original et de très bonne facture. Récit à deux voix d’une histoire de couple, à la fois improbable et fusionnel, entre Eve et Antoine aux profils artistiques prononcés et pour ce qui est d’Eve artiste peintre à l’histoire personnelle et familiale accidentée mais dont la grand mère, ses récits et ses errance à Tokyo sont les éléments constitutifs de ses œuvres. Pourtant tout semble clair durant les premières pages, un couple très amoureux, fusionnel dont la sensualité, le respect de l’histoire personnelle de l’autre, les passions communes comme l’acceptation tacite d’ éléments plus sombres de leur quotidien sont le ciment de leur histoire avec deux enfants adorables. Une petite famille très heureuse, en somme mais la succession très exceptionnelle d’événements anodins (quelques jours de vacances à Paris dans la famille maternelle d’Eve, la rencontre intrigante de regards dans un wagon de métro et la substitution de son portable) vont amener Eve à une certaine forme de fuite à Tokyo, ce qu’elle n’avait jamais envisagé de faire, sans autre but que de retrouver cet inconnu troublant probable voleur de son téléphone. C’est inconsciemment d’abord qu’elle va,en fait boucler son histoire personnelle, éclairer les angoisses de sa mère, renouer les liens profonds inachevés avec sa grand mère disparue, découvrir les croyances les plus anciennes de ce Japon millénaire et paradoxalement renforcer les liens avec Antoine et trouver sa sérénité.
L’absence temporaire, la fuite inattendue d’Eve et la peur de la perdre auront pour Antoine la vertu d’un électrochoc et, sans avoir le même parcours, lui faire prendre conscience de la puissance des sentiments amoureux qui les lient. Il faut naturellement lire ce premier roman pour en bien saisir les fils conducteurs, la chronologie des faits, de l’évolution des sentiments de ce couple et l’histoire profonde des origines familiales d’Eve comme de sa mère, Tout cela est rendu dans un vocabulaire choisi, une profonde approche des fondements de la culture japonaise, de celle de la peinture, des sentiments amoureux et un réel talent dans l’art de la sensualité. – Olivier Bihl
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Voilà un joli petit roman que pour ma part j’oublierai vite. Sans doute parce qu’il est aérien, un brin enfantin. Mais si vous voulez humer l’air de Tokyo aux côtés d’une artiste-peintre qui renoue avec l’histoire familiale, suivez-là dans son rêve, ses fantasmes et son quotidien de femme qui se cherche. Et ce malgré un mari attachant et compréhensif, une famille modèle où rien n’est un problème, bref une vie assez banale. Aussi, surnagent ici et là, une petite bulle de fraîcheur naïve, un frisson de plaisir furtif qui somme toute, font un peu de bien, nous aident à respirer dans l’air vicié qui nous étouffe chaque jour davantage. – Cécile Rol-Tanguy
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Eve vit avec son mari Antoine et ses deux enfants. Elle est peintre et se réfugie dans son atelier. Son mari part souvent pour raison professionnelle et lors d’un de ses voyages Eve en profite pour aller voir ses parents à Paris avec ses enfants. Dans le métro elle croise de façon intense le regard d’un inconnu. Lorsqu’elle se rend compte que son téléphone a disparu, ça ne peut être que lui… Son portable localisé au Japon, elle décide d’y partir sur un coup de tête. Ce voyage va la mener sur les traces de sa grand-mère qui a tout abandonné pour suivre son amant au Japon. A l’issue de ce voyage, Eve en reviendra transformée.
J’ai lu ce livre très vite, sans jamais vraiment être sous le charme, un peu agacée par les coïncidences invraisemblables. Le style est agréable, j’attends le second roman afin d’avoir une opinion sur l’auteure. – Michèle Letellier
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Contrairement à la lectrice précédente j’ai été “sous le charme”, constamment, et longtemps j’ai eu en tête la musique du film In the Mood for love, réalisé par Wong Kar-Wai en 2000, montrant non pas Tokyo mais Hong Kong des années 60. La langueur qui en émane correspond à la seconde partie du livre.
L’écriture de Peire Aussane est comme un parfum. Certains mots ont une note de tête, d’autres des notes de cœur, et d’autres encore des notes de fond. Tout fait sens au fil de la lecture. Nous devinons, nous lecteurs, certains rebondissements et d’autres non.
Le roman est quasiment inclassable. C’est presque un thriller psychologique. L’attention que les uns ont aux autres, dans le dit et le non dit, est assez rare à notre époque où on publie sans pudeur ses faits et gestes sur les réseaux sociaux si vite qu’il est parfois trop tard quand on se rend compte que le SMS est parti vers la mauvaise personne.
Outre le sud de la France et la région parisienne, le lecteur sera embarqué très loin … jusqu’à Tokyo, dans le quartier d’Omotesanto. On voyage de façons multiples, en métro, en avion, en marchant dans les rues, et on découvre aussi des idées, d’autres manières de penser. Eve part sans savoir ce qu’elle recherche et pourtant ce qu’elle va trouver sera lié à sa famille. Le poids du passé, des secrets et de ce qu’ils impliquent, tout l’espace que cette réalité pèse sur son existence, c’est cela qu’elle va découvrir. –
Marie-Claire Poirier (
A bride abattue)
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Ou comment la technologie peut faire (re)naître l’amour…
Tout est trop beau pour être vrai, improbable et impossible mais on se laisse facilement bercer par ce conte pour adultes grâce à l’écriture limpide, fraîche et agile de Peire Aussane. On aurait presque envie de faire chaparder son portable pour entrer dans son monde. Elle qui n’a de cesse de tordre la vie pour en extraire un sens… Un roman léger, un peu feel good book où tout finit bien, une grande sensualité, un joli voyage à Tokyo, une belle plume. Quelques heures de bonheur dans un train. C’est plutôt très bien. – Karine Godo
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Alors qu’elle est seule dans le métro parisien, Eve croise le regard d’un homme qui la désarme. Une rencontre du hasard qui va bouleverser la vie qu’elle mène, entourée de ses deux enfants et d’Antoine, l’homme de sa vie. Une rencontre qui va soulever les voiles qui assombrissent parfois son quotidien, qui pèsent sur ses épaules depuis si longtemps… trop longtemps…
C’est une fois de plus grâce aux 68 premières fois que je découvre cette jolie plume que possède Peire Aussane. Pour ce premier roman, elle nous entraine dans les pas d’une jeune femme perdue dans une vie sans réelle consistance, comme prisonnière d’un léger brouillard.
Sans être malheureuse, Eve sent un manque, un vide… Elle se sait habitée par le souvenir de sa grand-mère, exilée au Japon bien avant sa mort. Et quand elle décide, sur un coup de tête de partir pour Tokyo, elle ne pense pas trouver ce qu’elle ne croyait pas chercher… Au delà des réponses, c’est la liberté, la force d’exister et le souffle léger qu’elle emporte avec elle, pour ne plus les laisser s’échapper.
Une écriture fine, tout en douceur, avec un travail méticuleux sur les personnages, donnent à ce premier roman une teinte de bonheur simple… Un joli moment de lecture ! – Audrey Thion (Lire et vous)
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Je l’ai terminé depuis plus d’une semaine et je n’ai pas encore réussi à en écrire la chronique, jusqu’à aujourd’hui. Bizarrement, alors que j’en ai apprécié la lecture, j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup à en dire.
La langue est belle et lumineuse, l’écriture fluide et sensuelle, l’histoire absorbe toute l’attention du lecteur… Les parallèles entre la peinture de l’héroïne et ses vécus créent un effet d’échos et de résonances parlant, imagé et poétique. Pourtant il m’a manqué un je ne sais quoi pour réellement m’accrocher, m’attacher à son héroïne… Trop réaliste que pour être un conte, trop magique que pour s’identifier? A la lisière de plusieurs genres, fascinant, mais du coup je me suis retrouvée sur le côté.
Eve m’est restée abstraite et éloignée. Son périple, je n’y ai pas vraiment cru. Il me reste cette impression que malgré toutes les émotions qu’elle traverse et qu’elle partage généreusement avec nous, malgré l’audace de ses explorations extérieures et intérieures, elle n’est pas réellement actrice de ce qui lui arrive.
Je n’ai sans doute pas pu me laisser glisser dans ce personnage, au point que je n’ai pas vraiment pu capter ce qui se dénoue et pourquoi, quel est le lien entre ses découvertes, ses expériences et ce qui la bloque dans sa vie. Certes, cela est implicite et c’est bien, me semble-t-il, de laisser une part d’interprétation et de représentations aux lecteurs, mais je n’y ai pas retrouvé « mon » fil.
Alors, le livre refermé, je suis restée sur ma faim, et je ne savais trop qu’en dire. Avis mitigé, donc, mais pour des raisons subjectives et un peu mystérieuses pour moi aussi.
Ce roman n’en reste pas moins un joli moment de lecture et de découverte, et cette plume se savoure comme on contemple une belle toile… Difficile d’établir à quoi était due la distance qui a empêché que je la saisisse pleinement. – Chiara Aquino (Chicca Cocca un peu de tout)
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Une qualité qu’on peut facilement accorder à Peire Aussane est sa plume. Même si l’histoire ne m’a pas intéressée plus que cela, son écriture a réussi à capter mon attention et à m’enserrer dans ses filets. L’alternance des focalisations et la confusion des sentiments donnent à ce roman une tessiture large et émouvante.
Mais je suis restée en retrait du récit. Ce coup de tête n’est pas crédible, la facilité avec laquelle Eve retrouve le lieu secret où se rendait sa grand-mère est improbable. La découverte qu’elle fait est jolie mais sans grand intérêt. Et la façon dont elle se livre à Antoine, alors qu’elle sait qu’il la trompe, est décevante.
Pour autant, je ne peux pas dire que j’ai perdu mon temps à la lecture de ce livre. J’ai bizarrement apprécié. Précisément pour l’écriture, qui m’a fait oublier que je n’adhérais pas spécialement aux aventures racontées. – Vanessa Natiora (Le jardin de Natiora)
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Je pourrais vous décrire l’histoire, somme toute presque banale, une histoire mille fois racontée, mille fois lue. Mais il n’y a pas d’histoire banale, il n’y a pas d’amour et de beauté qui ne soient d’une caresse, d’une infime particule de vie et d’une banalité. Il y a ce qu’on était, ce qu’on est et ce qu’on accepte d’être. Qu’importe si cela est une banalité, qu’importe si cela semble être répété, acquis. La vie n’est pas un rendez vous fixé. La vie n’est qu’un moment, un passage dans lequel on accepte de vivre pleinement ce qui nous arrive au moment où il nous arrive. La vie n’est qu’une vie, même si elle parait à des moments, des passages, être en survie. Elle n’est que vie. Celle qu’on lui octroie, celle que l’on accepte un jour de laisser venir.
Et il y a « deux stations avant Concorde », deux stations où l’on accepte enfin d’entrevoir autre chose, de changer notre destin, de comprendre les remparts, les peurs et craintes que l’on se dresse, de tendre la main vers soi, de prendre pleinement conscience de cette compassion qu’on ignore. Deux stations comme un rendez vous avec soi, un instant où l’on tend la main vers autre chose que la souffrance, la douleur, qui nous étreint. Deux stations comme une lumière qui se diffuse, infuse et laisse percer ce qui est le plus beau et le plus fort de soi, ce qui nous anime, nous laisse entrevoir que sans cette lumière, sans ce soi, nous ne pourrions poursuivre notre voyage.
J’aurais pu vous parler de ce roman, vous décrire la beauté des peaux qui se déshabillent, de ces filets de lumières qui s’en échappent, de la volupté et la sensualité qui naissent, de tous ces silences qui se meurent dans les vérités naissantes. Des silences qui laissent place à la vie, à cette vie que l’on refuse parfois.
J’aurais pu …
Mais il y a mieux que de vous narrer l’histoire, cette histoire d’amour, cette histoire surtout de vie. Il y a mieux, mille fois mieux. Il y a juste deux arrêts, deux arrêts et vous, deux arrêts et un regard qui change tout. Deux arrêts pour une survie ou pour une erreur. Deux arrêts pour la vie. – Sabine Faulmeyer (Le petit carré jaune)
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« Deux stations avant Concorde » est un roman sur une femme qui va se découvrir à travers son voyage à Tokyo. Ce voyage va lui permettre de découvrir des pans du passé de sa famille, de sa grand-mère maternelle qui faisait grand mystère de ses séjours réguliers à Tokyo. Cette jeune femme va sentir tout le poids d’un passé s’envoler, un passé qui, sans le savoir, l’entraver et l’empêcher de vivre réellement. Ce voyage lui est salvateur sans qu’elle en ait eu conscience avant, sans une rencontre importante et décisive pour se construire enfin. Sans que nous en rendions compte, nous construisons notre vie en fonction de notre passé familial, et j’en suis personnellement convaincue. Et ce roman me conforte dans cette idée. C’est à nous ensuite de faire que ce passé soit une force et non un obstacle à notre propre réussite, avancée dans notre propre vie.
Avec son premier roman, Peire Aussane a su me faire voyager dans un pays que je ne connais pas : j’ai vu les panneaux lumineux de Tokyo, j’ai senti toutes ces odeurs, j’ai baissé la tête dans les logements, j’ai goûté des saveurs inconnues. Peire Aussane a su chuchoter une belle histoire familiale à mon oreille, une histoire que permet une réflexion sur sa propre histoire de famille. J’ai aimé lire sincèrement «Deux stations avant Concorde », j’ai aimé apprendre à connaître Eve et son passé, j’ai aimé avoir été transportée quelques heures à Tokyo et cela m’a donné une envie folle de faire mes bagages et d’y faire un aller-retour ! Ce roman est un beau roman sur la transmission, sur le besoin de se construire, de se connaître, sur l’amour familial et marital, sur le pouvoir des choses non dites. Bref c’est un premier roman réussi pour moi! – Sybil Lecoq (Un brin de Syboulette)
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L’auteur nous offre un joli dépaysement avec ce voyage au Japon au cœur de la culture japonaise, il se dégage une agréable impression de calme de ce récit. C’est la jolie histoire d’un voyage qui va mener l’héroïne à la sérénité en lui permettant de comprendre son histoire familiale et les angoisses de sa mère, de retrouver les traces de sa grand-mère disparue, de renforcer les liens avec son mari et de renaitre elle-même à la vie. Premier roman qui pour certains manquera de rationalité mais que j’ai trouvé original, troublant et sensuel. – Joëlle Guinard (Les livres de Joëlle)
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