Comment d’une passion d’enfance devenue passion de toute une vie, réussir l’alchimie d’un roman qui touche à l’universel ? Passions amoureuse et musicale se lient sous la plume élégante de Cécile Balavoine pour offrir au lecteur un pur moment de grâce.

» Ivresse, lumière, plénitude. » Ces trois mots que Cécile Balavoine fait prononcer à son « Maestro » à propos de la musique qu’il dirige résument à eux seuls les émotions ressenties à la lecture de ce roman. « Maestro », c’est une rencontre, entre une enfant et la musique, d’abord, celle de Mozart. Un coup de foudre pour l’enfant génie de la musique, une évidence qui fait sens dans sa vie. La petite fille grandit, le rêve de faire de la musique sa vie s’éloigne brutalement. Mais Mozart, lui, reste. Habitée par sa musique et par son personnage, Cécile, devenue jeune fille, ne cessera de le croiser sur sa route, volontairement, dans ses pèlerinages annuels à Salzbourg – « c’est bien dans cette ville qu’il faut être », où la présence de Mozart est encore si forte, ou bien au hasard de ses rencontres, à New York, Paris ou Venise. C’est une autre rencontre, déterminante dans sa vie, qui nous est racontée ici, sous la forme d’une confidence. La rencontre avec le Maestro, grand chef d’orchestre que Cécile, devenue journaliste, doit interviewer par téléphone. Et c’est, à nouveau, comme une évidence. Leurs voix se reconnaissent, et bientôt l’envie d’être ensemble, le désir de caler leurs vies sur la même pulsation, celle de la musique, et de l’émotion pure, forte, vitale, dépasse toute forme de raison. Nous assistons à la confession, tout en chuchotements, de la passion avouée de Cécile « pour un mort, son mort, notre mort, Mozart », en même temps qu’à la naissance d’une passion amoureuse d’une force inouïe. L’écriture est aussi douce et sensuelle que forte et passionnée, emprunte de la musicalité de Mozart, dont l’œuvre magnifique s’égrène à mesure que les amants se découvrent. » La juxtaposition du sensuel et du sacré. « – Amélie Muller.
« Aucune maladresse, aucune fausse note à ce premier roman, abouti et singulier, que l’on a envie de ne pas quitter, pour garder cette chaleur, en réécoutant Mozart, évidemment. » – Extrait du billet de blog de Charlotte Milandri
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Se peut-il qu’un coup de foudre – Love at FIRST sight, disent d’ailleurs les Anglais – naisse à retardement ? C’est en tous les cas ce qui m’est arrivé lors de la lecture du premier roman de Cécile Balavoine, « Maestro ». A la page 18 très exactement, mon cœur a commencé à battre la chamade, mon corps à frissonner, ma tête à s’envoler. Oui, c’est vraiment au moment où Cécile, journaliste a appelé le « Maestro » pour une interview téléphonique, au moment où, comme elle, j’ai commencé à l’entendre que j’ai compris. J’ai compris que ce livre serait important, qu’il allait m’emporter, m’embarquer dans une aventure hors du commun.
Car ce récit, qui raconte l’histoire d’une jeune femme, tombée sous le charme de Mozart, et plus encore, lorsqu’elle avait neuf ans, et qui, devenue adulte et journaliste continue de vénérer ce fabuleux musicien, aurait pu être une banale histoire d’amour. Il aurait pu être un catalogue répertoriant les qualités de l’artiste, la liste de ses œuvres ou ses meilleurs interprètes. Il n’en est rien.
Ce roman frise, à mes yeux, la perfection : Pas un seul temps mort, pas un passage qui n’ait sa juste place, pas un mot qui ne soit mal choisi. L’écriture est magistrale et traduit à merveille les ressentis de Cécile, amoureuse d’un mort depuis son plus jeune âge et qui le retrouve dans la voix d’un autre. Cette voix, elle la décrit si bien qu’elle sort du livre pour arriver à mes oreilles. Le « Maestro » m’enveloppe aussi qui exsude la fragilité des grands, une difficulté à vivre l’ordinaire et la crainte présente face à un sentiment d’une force peu commune : « J’ai peur, Cécile. J’ai peur de ne plus pouvoir me passer de vous. J’ai l’impression que tout s’effondre. Vivre avec vous est impossible, vivre sans vous l’est tout autant. » Non, ce n’est vraiment pas une histoire d’amour banale mais un concentré de passion sublimée, de beauté intérieure, de gestes magnifiés par des expressions subtilement entrelacées où la musicalité des phrases fait écho à celle des morceaux du Maître glorifié. Cet ouvrage je ne l’ai pas lu, je l’ai écouté, entendu, respiré, vécu. Et puis, il y a les scènes d’amour magnifiquement dessinées, empreintes d’une flamme indicible, vécues jusqu’à l’infini. Les moments où les corps se rencontrent sont tout à la fois abreuvés de ravissement, de délectation, mais aussi nimbés d’une immense pudeur. Tout est beau, aérien, voluptueux.
J’avoue avoir été touchée au-delà de toute raison par cette lecture et reste coite devant tant de talent. J’aurais même envie de distribuer un bon point supplémentaire pour la partie « remerciements ». Je l’ai lue avec un immense plaisir tant elle était recherchée et formidablement rédigée. Trouver par ailleurs un nom ami parmi les personnes citées fut un véritable bonheur.
En un mot, comme en cent, cette découverte est, je l’ai dit, un coup de foudre. L’impact en a été magique et le tonnerre résonne encore . – Geneviève Munier
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Maestro m’a percutée. Dès les premières pages, un mot s’est imposé à moi et a martelé jusqu’à devoir l’énoncer à voix haute pour m’en débarrasser : « abouti ». Le rythme ; l’écriture directe, confiante ; les entrelacs du présent et du passé, du présent et des passés ; la sincérité du propos qui n’a plus peur de se dire sans éprouver la nécessité de convaincre ou de plaire… C’est un roman abouti qui s’impose à moi dès les premières lignes. Cécile Balavoine égraine au fil des pages les rendez-vous manqués, les malentendus, les ratés, les rêves avortés, les espoirs et déceptions qui scandent et entravent un chemin. Mais sans nous alourdir, sans nous en faire l’apogée, ni un drame encore moins une explication de texte. Avec élégance et pudeur, par petites touches, si infimes parfois qu’on pourrait passer à côté d’une information délivrée en catimini, l’auteur tisse point par point, dans un ordre qui ne répond à aucune logique sinon à celle d’une vie dont on ne mesure que trop peu les hasards ou les bienvenus : les événements, réminiscences, rencontres et éprouvés de son histoire.
Une voix, un père, Mozart, des amants, un Amour. Le père, première figure centrale, d’amour, d’attente et donc de pression et de cran d’arrêt. La rencontre amoureuse et sensuelle avec le piano d’abord. Et puis Mozart et la musique ! Heureuse de ne plus être seule, joyeuse de la découverte d’un univers, Cécile grandit dans et avec la musique et en ami intime Wolfgang. Un lien incontournable, une connexion inexpliquée, s’impose en maître et avec lui le poids d’une différence à assumer, la douleur d’un non-sens envahissant, mais indéniablement là, mystérieusement familier. Et puis cet invisible qui se glisse, ces souvenirs d’antan non vécus et pourtant si palpables, si ancrés en elle, et qui racontent un passé lequel trouve son écho dans le présent…On devine l’angoisse par moments d’être ainsi traversée et écrite par d’autres fantomatiques si proches et si lointains ; l’angoisse d’inventer sa singularité dans un écrin cousu main depuis des lustres en vivant pleinement son présent dans tout ce qu’il comporte de beau et de puissant.
Les énigmes se faufilent entre les pages sans jamais se dévoiler, fuyant la démonstration éclairée d’un nœud tragique à solutionner en ménageant son effet. C’est plus fin, plus subtil, et ces noirs-obscurs délivrés ça et là suscitent le désir vivant dont la narratrice semble si bien accepter les latences, les absences, les patiences. Cécile Balavoine nous offre la mise en mots, le roman sur l’évidence. L’évidence que l’on sait nommer, facile, un peu goguenarde, dans un tombé de sens qui n’appelle aucun effort. L’évidence qui nous chahute le corps, nous enrobe de son ambiance : la sensation avant qu’elle ne soit pensée, qui n’est pas sans convoquer l’inquiétante étrangeté, l’Umheiliche d’un autre autrichien très célèbre : l’inquiétant dans le familier, le déjà-vu dans la nouveauté, la peur du nouveau qui nous est si proche… Les deux amants n’auront de cesse de se dire leurs peurs et leurs hâtes pourtant de se voir, se revoir et ne plus se lâcher, dépourvus et emportés par l’évidence d’un amour qui se reconnaît par la voix, par l’évidence d’un vieil amour naissant ? L’évidence qui nous dépasse, nous déborde, nous submerge et ne se devine que dans l’après-coup, peut-être, pas toujours. Elle ne se laisse jamais attraper de toute façon cette évidence là : on la touche du bout des doigts avant qu’elle ne s’envole encore, un peu comme quand on frôle, l’espace d’une infinie seconde, une vérité : laquelle éclaire et fait sens, enfin, après laquelle on court, souvent, pour être bien avec soi, toujours. L’évidence comme l’essence portée en creux, l’essentiel qui pousse, tend, aspire, rêve, aime et anime tout ce qui s’éprouve et grandit, tout ce qui heurte et se panse. Les vies dansent des pas qu’on ignore mais qu’on mettra toute une existence à répéter et à magnifier… Merci infiniment Cécile Balavoine : ça chahute, tourneboule, ça résonne si fort depuis que j’ai refermé votre premier et grand roman. Il s’écrit depuis longtemps ce livre, il germait depuis longtemps et a sans doute éclos au moment propice et opportun. Il convoque les questions du destin, de l’inconscient, de la quête. Avec discrétion, à travers une trajectoire, l’écriture limpide diffuse et transmet l’universel des rouages de la vie : ses mystères, ses élans, répétitions, créations, coïncidences ou pas…Le maillage de l’existence. – Karine Le Nagard
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Karine, ta chronique est si belle que j’en reste sans voix comme après la lecture du roman.
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