Les 68 sont nées sans préméditation, sans ces longues heures de réflexion qui précèdent les projets, qui prévoient, prédisent, rêvent, souhaitent. Elles sont nées avec un naturel déconcertant, une folle envie qui n’était pas si folle car commune à d’autres. Elles ont pris place, ont fait leurs premiers pas, ont rencontré des sourires et de la reconnaissance, des échanges et de la douceur, l’adhésion des éditeurs et des auteurs.
Quand il est devenu certain que de la première fois devaient naître d’autres fois, il a fallu donner un cadre. Et là, je me suis demandé, ce que j’avais envie qu’elles deviennent ces 68 premières fois. Des échanges entre lecteurs passionnés, évidemment, la mécanique était lancée ; mais je souhaitais qu’elles diffusent cette magie autour des premiers romans, cette candeur de l’auteur devenu écrivain vers des publics non acquis. Proposer la même chose, ne pas adoucir, ne pas changer les règles sous prétexte que les circonstances sont différentes.
Les centres de détention ont été ma première volonté, pour mille raisons qui tiennent sans doute à des convictions personnelles et à celle, plus intime que lire sauve, change, ouvre au monde, donc aux autres et nécessairement à soi.
Quand j’ai lancé l’idée des 68 en milieu carcéral, je pensais que ce serait local, le centre de détention à proximité de mon domicile. Des mails échangés, un rendez-vous et un oui massif et franc, des larmes aussi devant ce qui allait devenir possible. En discuter, et faire boule de neige, un autre centre, un deuxième, plusieurs.
Ils sont trois centres (Le Mans, Metz et Nancy) à avoir mis en place les 68 premières fois dès septembre, d’autres devraient les rejoindre en janvier.
Choisir cinq titres, les proposer aux personnes détenues, et leur offrir l’opportunité de rencontre l’auteur lauréat, voilà la feuille de route.
Le centre de Nancy, dont les actions sont menées avec passion et talent par une bibliothécaire passionnée, Marie-Odile Fiorletta, par le biais d’une association qui organise de magnifiques rencontres a choisi son lauréat.
« On sent un besoin de lecture positive. Ils ont été sensibles au style, aux phrases qui claquent, au happy end de cette histoire, au fait que c’est inspiré d’une histoire vraie… »
C’est donc Rachel Khan et son positif roman, empli d’humanité et d’énergie, qui a remporté le vote. Elle partira à la rencontre des votants le 10 janvier prochain.
Une journée qui devrait être riche en émotions, tant ces rencontres sont singulières.
Lors de la venue d’Anne Collongues au salon du Mans, nous avons organisé une rencontre avec les personnes détenues du centre du Mans, trois heures d’échange d’une intensité sans égale. La certitude que rien que pour cela, pour vivre ce moment, la création des 68 était une belle chose. Ecouter Anne, les écouter eux, les voir écrire… Mais ça c’est une autre histoire, que l’on vous raconte la semaine prochaine !
Oh, je ne savais pas que des auteurs étaient allés à la rencontre des détenus. C’est magnifique ! Bravo Charlotte, sincèrement bravo !
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FORMIDABLES ❤ toi, vous, tous ❤
FORMIDABLE cette aventure ❤
FORMIDABLE d'être un peu là et de découvrir toussa ❤
Merci encore et toujours ❤
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Je découvre cette opération, tardivement, et vraiment, je voudrais applaudir à une telle démarche, pleine de respect et d’empathie, pour des lecteurs auxquels vous offrez une fenêtre sur la liberté d’être ce qu’ils sont, sans jugement. Bravo! Je vais essayer de me renseigner plus rapidement sur l’opération 2017. Je ne connais pas Charlotte, mais c’est manifestement une belle personne.
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